Ottawa dépose son projet de loi sur la protection des langues autochtones

Le gouvernement canadien a déposé son projet de loi sur la protection des langues autochtones, mardi matin. Le projet de loi a été accueilli favorablement par l’Assemblée des Premières Nations, mais a été qualifié de « colonial » par l’Inuit Tapiriit Kanatami. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)
Chose promise, chose due : le gouvernement du Canada a déposé pour une première lecture la « Loi sur les langues autochtones » mardi.

La loi proposée (C-91) reconnaît que « les langues autochtones font partie intégrante des cultures et des identités des peuples autochtones et de la société canadienne », peut-on lire dans un communiqué de Patrimoine Canada.

Dès son entrée au parlement mardi matin, le premier ministre Trudeau a parlé de « fierté » au sujet de ce projet de loi.

« Ça fait longtemps qu’on travaille avec les peuples autochtones pour protéger leur culture, pour promouvoir leurs langues et d’assurer une pleine reconnaissance, en voie vers la réconciliation. »

Le premier ministre Justin Trudeau

Le projet de loi entend « établir des mesures pour la fourniture d’un financement durable et à long terme des langues autochtones » reprend le même communiqué sans pour autant apporter plus de détails.

Questionné à savoir s’il il y aura une enveloppe budgétaire pour accompagner les différentes mesures que contient la loi, le ministre du Patrimoine Pablo Rodriguez a assuré qu’il y aura « tous les moyens nécessaires pour mener à bien ce qu’on veut faire ».

Le gouvernement annonce du même souffle la création d’un commissariat aux langues autochtones.

« Maintenant il y a de l’espoir »
Perry Bellegarde, chef de l’Assemblée des Premières Nations. (Darryl Dyck/La Presse canadienne)

Pour le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Canada (APN), Perry Bellegarde, cette loi a un caractère « historique ». et s’imposait compte-tenu de la situation des langues autochtones au Canada.

« Aucune langue autochtone au Canada n’est en sécurité. Mais maintenant il y a de l’espoir. Cette loi appuiera les efforts des Premières Nations pour conserver leurs langues vivantes et fortes. Les Canadiens et tous les parlementaires doivent appuyer cette loi parce que nous comprenons tous que la langue est identité, la langue est culture, la langue est la vie. »

Perry Bellegarde, chef de l'Assemblée des Premières Nations
Réception glaciale de l’ITK
Natan Obed, chef de l’Inuit Tapiriit Kanatami, le 3 octobre 2017. (Sean Kilpatrick/La Presse canadienne)

Son de cloche radicalement différent du côté des Inuits. Selon le chef de l’Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) Natan Obed, Ottawa a fait preuve de « mauvaise foi » lors du processus de consultation qui a précédé l’élaboration du projet de loi.

« L’absence de contenu spécifique aux Inuits suggère que ce projet de loi est une autre initiative législative développée à huis clos par un système colonial, puis imposée aux Inuits. »

Natan Obed, chef de l'Inuit Tapiriit Kanatami
Trois quarts des langues autochtones menacées

Le projet de loi s’aligne sur les objectifs de la Déclaration des Nations unies sur les droits des Peuples autochtones et sur les recommandations de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Selon une enquête menée par l’UNESCO et citée par Ottawa, les trois quarts des 90 langues autochtones vivantes identifiées au Canada sont en voie de disparition.

L’UNESCO a aussi décrété 2019 comme l’Année internationale des langues autochtones. L’agence de l’ONU soutient qu’il existe plus de 6000 langues autochtones sur le globe.

Espaces autochtones, Radio-Canada

Pour d’autres nouvelles sur les Autochtones au Canada, visitez le site d’Espaces autochtones.

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Laisser un commentaire

Note: En nous soumettant vos commentaires, vous reconnaissez que Radio Canada International a le droit de les reproduire et de les diffuser, en tout ou en partie et de quelque manière que ce soit. Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette.
Nétiquette »

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *