La glace de milliers de lacs fond en hiver, selon une étude

Les chercheurs ont eu accès à des données historiques pour déterminer le dégel des lacs. (JCholod/Shutterstock)
Une étude menée par une équipe de chercheurs canadiens révèle que la fonte de la glace des lacs durant l’hiver devient de plus en plus courante en raison des changements climatiques.

Des chercheurs suggèrent qu’à la fin du 21e siècle, 35 000 lacs d’eau douce, répartis sur trois continents et cinquante pays, pourraient ne plus geler du tout en hiver si le climat mondial se réchauffait au-delà de l’objectif de 2 degrés Celsius fixé par l’Accord de Paris.

Les lacs dégelés peuvent couper l’accès aux communautés éloignées, mettre fin aux sports de plein air comme la pêche sur glace et le hockey et perturber l’alimentation et le frai des poissons et d’autres espèces aquatiques.

Les lacs canadiens sévèrement touchés

Le Canada compte près de 14 % des lacs d’eau douce du monde.

Selon le principal auteur de l’étude, un professeur de biologie à l’Université York, en Ontario, Sapna Sharma, plus de 40 % des lacs dont les niveaux de glace seront réduits à la fin du 21e siècle seront canadiens.

L’étude démontre comment une légère augmentation de la température peut modifier radicalement l’utilisation des lacs par une communauté.

Elle estime qu’une augmentation annuelle de la température de l’air de 1 degré Celsius pourrait entraîner la perte d’accès aux lacs gelés pour des millions de personnes dans le monde.

Cela affectera les communautés éloignées qui dépendent des routes de glace sur les lacs pour le transport des provisions.

Lewis Molot, un spécialiste de l’écologie des lacs à l’Université York, ajoute que le réchauffement accru des lacs aura également un impact sur les populations marines telles que les poissons, car les sources de nourriture nécessaires pour maintenir les populations actuelles pourraient ne pas être disponibles.

Une tendance préoccupante

Pour tirer leurs conclusions, les chercheurs de l’étude provenant du Canada, des États-Unis, de la Suède et du Royaume-Uni ont examiné sur 50 ans des données de lacs gelés provenant du monde entier.

L’étude, qui a été publiée le mois dernier dans la revue Nature Climate Change, est basée sur l’évaluation de la fonte de la glace de 514 lacs pendant l’hiver.

L’étude souligne que 28 de ces lacs d’eau douce, y compris le lac Supérieur, en Ontario, se sont démarqués aux yeux des chercheurs, car leurs données historiques indiquent un nombre croissant d’hivers sans présence de glace depuis les années 1970.

La vulnérabilité du lac Supérieur aux hivers sans glace est due à la combinaison de sa profondeur et de la hausse de la température de l’air, ce qui prolonge ou empêche le processus de refroidissement du lac, ont déclaré les chercheurs.

« Nous avons découvert que le lac Supérieur est le deuxième lac au monde qui se réchauffe le plus rapidement parmi tous les lacs que nous avons étudiés. Nous avons été en mesure d’associer ses températures élevées l’été à la réduction de sa couche de glace en hiver », a expliqué Sapna Sharma.

Une étude précédente réalisée par l’équipe de Sapna Sharma en 2015 indique que, sur une période de 25 ans, les températures de la surface de l’eau en été du lac Supérieur ont plus que doublé par rapport à celles des océans, avec une moyenne d’environ 0,34 degré Celsius par décennie.

« Ce qui m’inquiète, c’est la rapidité avec laquelle nous pouvons vivre ce changement dramatique », a déclaré Sapna Sharma. « Je ne suis pas sûr que nous soyons prêts pour des lacs sans glace dans un avenir proche : culturellement, socioéconomiquement, mais aussi écologiquement », a-t-il mis en garde.

D’après un texte d’Andi Kay, de CBC News

Radio-Canada

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