Fuite d’informations médicales : ce qu’un gouvernement du Nord canadien n’a pas révélé

Un ordinateur portable contenant des informations confidentielles sur la santé de la majorité des Ténois a été volé à Ottawa en mai 2018. (Jonathan Hayward/La Presse canadienne)
Le nombre de personnes potentiellement touchées par le vol d’un ordinateur portable contenant des informations de santé confidentielles du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est beaucoup plus élevé que ce qui avait d’abord été rapporté par le gouvernement, selon des documents internes obtenus par CBC.

L’été dernier, le gouvernement avait rapporté qu’un ordinateur portable appartenant à un employé du ministère de la Santé et des Services sociaux avait été volé d’un véhicule verrouillé, lors d’un voyage d’affaires à Ottawa en mai 2018. Le gouvernement territorial avait alors dévoilé que l’ordinateur n’était pas crypté, mais qu’il était sécurisé par un mot de passe.

L’ordinateur, qui n’a toujours pas été retrouvé, pourrait contenir, selon ce qu’avait dit le gouvernement à l’époque, des données confidentielles sur plus de 33 663 résidents des Territoires du Nord-Ouest, soit environ 80 % de la population ténoise.

Le gouvernement territorial, qui a un historique d’épisodes de violations de la vie privée, a gardé le silence sur cette affaire après son annonce publique l’été dernier. Une autre fuite de dossiers médicaux s’est d’ailleurs produite depuis.

Plus de résidents touchés, pas justes des T.N.-O.

Plus de 300 pages de documents et de courriels internes du gouvernement, obtenus par CBC en vertu de la Loi sur l’accès à l’information, en révèlent à présent un peu plus sur l’ampleur de la fuite et ce que pourrait contenir l’ordinateur volé.

Les documents suggèrent que l’ordinateur contenait des données confidentielles datant jusqu’à 2009.

Une semaine après que le public eut été mis au courant de la fuite en juin, des courriels démontraient que les données de 39 145 résidents des Territoires du Nord-Ouest pourraient en fait se retrouver sur l’ordinateur portable, de même que celles de 257 résidents des autres territoires.

C’est plus que ce qui avait été rapporté à la population. Selon les documents, cet écart serait attribuable à la découverte, par la suite, de nouvelles informations.

Les données potentiellement stockées sur l’ordinateur portable datent de 2009 à 2018. (Chantal Dubuc/Radio-Canada)

Selon les documents, environ 47 % des résidents touchés par la faille n’auraient que leurs numéros de carte d’assurance maladie et leur date de naissance sur l’ordinateur portable. Il n’y aurait donc aucun risque de vol d’identité, selon le ministère.

Cependant, l’autre moitié des résidents pourraient être identifiés avec leurs noms, leurs dates de naissance ou leurs numéros d’assurance maladie. Ces personnes seraient alors à risque d’un vol d’identité, selon les documents.

« Nous n’avons aucun moyen d’isoler quelles données ont été perdues [ou étaient] vulnérables lors de la fuite, ou qui étaient les sujets des données », a déclaré l’administratrice en chef de la protection des renseignements médicaux du ministère dans un courriel du 19 juin.

Tuberculose, vaccination contre la grippe et infections transmises sexuellement

Des documents révèlent aussi que des informations sur des maladies spécifiques, des tests et des vaccins pourraient être sur l’ordinateur portable.

Environ 70 % des données relatives aux résidents du territoire touchés par la faille se trouveraient dans une banque de données sur la surveillance de la tuberculose de 2014 à 2018.

Les autres données seraient principalement rattachées à des banques de données sur la vaccination contre la grippe, alors que d’autres sont reliés, entre autres, à la vaccination contre les virus du papillome humain (VPH), à l’infection du côlon, au frottis, à la coqueluche et aux infections transmises sexuellement.


À la fin d’un rapport au ministère, l’employé ayant perdu l’ordinateur portable réitère : « Je ne peux pas, avec une certitude absolue [préciser] la liste complète des fichiers présents ou non sur le [portable] au moment du vol. »

Contacté par CBC, un porte-parole du ministère de la Santé a refusé une demande d’entrevue.

D’après les informations de Priscilla Hwang de CBC North

Radio-Canada

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