La fusion entre First Air et Canadian North serait nuisible, selon le Bureau de la concurrence du Canada

C’est par avion que sont acheminées les denrées dans les collectivités du Nunavut pendant la majeure partie de l’année. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Le projet de fusion entre les lignes aériennes First Air et Canadian North aurait des impacts négatifs pour les communautés du Nunavut (est de l’Arctique), des Territoires du Nord-Ouest (Arctique central) et du Nunavik (Nord québécois), selon le Bureau de la concurrence.

First Air, détenu par la société Makivik du Nunavik, dessert 31 communautés alors que Canadian North, sous les intérêts de la société de développement Inuvialuit, en dessert 16, les deux offrant des liens vers Edmonton et Ottawa. Outre les passagers, les transporteurs sont responsables du cargo pour ces destinations sans lien routier.

Leur fusion créerait essentiellement un monopole selon un rapport du Bureau de la concurrence. Le rapport conclut qu’une fusion « aurait vraisemblablement pour effet de diminuer sensiblement la concurrence dans les services de transport de passagers et de marchandises. La transaction entraînerait vraisemblablement une réduction de la capacité de transport de passagers et de marchandises, une augmentation des prix et une diminution des horaires de vols. »

Les conséquences pourraient ainsi nuire à l’approvisionnement en denrées et la prestation de soins de santé de ces régions enclavées, en plus de nuire à leur développement économique.

Les recommandations du Bureau de la concurrence ont été remises lundi au ministre des Transports du Canada, Marc Garneau. Son ministère a maintenant jusqu’au 12 avril pour proposer des recommandations que le ministre présentera ensuite au cabinet pour une décision finale.

Le gouvernement du Nunavut inquiet

Le ministre des Finances du Nunavut, George Hickes, a affirmé lors du dépôt du budget que le territoire dépense chaque année 90 millions de dollars en frais de voyage pour les soins de santé.

Le ministre des Transports, David Akeeagok, a indiqué que son gouvernement souhaitait attirer plus de concurrence dans le transport aérien au Nord avec un appel d’offres pour ses besoins.

Le ministre des Transports du Nunavut, David Akaeeagok, s’inquiète du manque de concurrence dans le transport aérien. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
« On doit trouver le moyen de réduire [les frais de transport]. Il faut pratiquement obtenir un prêt pour sortir des communautés. On peut se rendre 10 fois en Europe avant de pouvoir se rendre dans ces communautés. […] L’appel d’offres qui a été lancé est une solution. L’autre est d’attirer plus de tourisme. »

David Akeeagok, ministre des Transports du Nunavut

Canadian North a récemment publié la liste de ses plus bas prix pour chaque destination en 2018 pour les fins de déclarations de revenus des habitants.

Un aller-retour entre Ottawa et Iqaluit (capitale du Nunavut), le trajet le plus achalandé, coûtait 2204 $ alors qu’Ottawa à Pond Inlet (Nunavut) se vendait à 5375 $.

Radio-Canada

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