Femmes autochtones : une plainte bientôt déposée devant l’ONU

Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), en décembre 2014. Le chef de l’APNQL affirme qu’une plainte formelle sera déposée à l’ONU avant la fin de l’année concernant la discrimination et la violence à l’endroit des femmes autochtones. (Trevor Hagan/La Presse canadienne)
Une plainte formelle sera déposée d’ici la fin de l’année devant les Nations unies pour interpeller les dirigeants du monde sur la discrimination et la violence à l’endroit des femmes autochtones, affirme le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Ghislain Picard.

Une délégation autochtone s’est rendue cette semaine au siège des Nations unies à New York dans le cadre de la 18e session de l’Instance permanente sur les questions autochtones, qui se réunit une dizaine de jours tous les ans.

« L’idée était de préparer le terrain pour une plainte qui sera éventuellement déposée » par des victimes autochtones de discrimination et de violence devant le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes de l’ONU, explique le chef Picard.

Dans la foulée des témoignages entendus récemment devant la commission Viens et l’Enquête nationale sur les femmes et les filles disparues et assassinées, différents organismes et chefs autochtones estiment que le temps est venu de se tourner vers des instances internationales. L’État québécois et l’État canadien, disent-ils, sont « incapables » de faire respecter les droits des femmes autochtones, victimes de discrimination de la part des services de police.

Le chef Picard reconnaît que les processus internationaux sont « compliqués » et demandent « du temps ». « À preuve, la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones a pris une génération complète avant d’être ratifiée par l’Assemblée générale [de l’ONU]. Donc, il faut être patient », affirme le chef de l’APNQL.

« Mais devant le cul-de-sac, il faut passer par là. Le droit interne connaît ses limites », ajoute-t-il.

Ghislain Picard s’est dit satisfait de sa visite à New York, où il a rencontré la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, Victoria Tauli Corpuz. « Nous lui avons parlé de l’importance que nous accordons à la question de la violence faite aux femmes. Elle était très attentive, très sensibilisée à ces questions », explique le chef de l’APNQL.

Ghislain Picard espère avoir « présenté une diversité de points de vue » aux Nations unies, où il était accompagné notamment de la cheffe Adrienne Jérôme, de la Première Nation de Lac Simon, de la grande cheffe Verna Polson, du Conseil tribal de la nation algonquine anishinabeg, ou encore de Viviane Michel, présidente de Femmes autochtones du Québec.

La question des femmes autochtones est « urgente et doit être traitée en continu », martèle le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

Laurence Niosi, Radio-Canada

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