Assainissement d’une mine du Nord canadien : Le faible taux d’employés provenant du Nord inquiète
Les activités entourant le projet d’assainissement de la mine Giant, à Yellowknife, aux Territoires du Nord-Ouest, vont s’intensifier au cours des prochaines années. Le conseil de surveillance de la mine considère toutefois que le taux d’employés et d’entrepreneurs provenant du Nord qui y participent est trop faible.
En 2017-2018, les travaux d’assainissement n’ont recouru qu’à 20 % de travailleurs du Nord et à 4 % d’Autochtones. Des données qui continuent la tendance à la baisse des dernières années.
Dans son rapport annuel, le conseil de surveillance de la mine Giant s’est dit inquiet que la tendance se poursuive pendant la phase de mise en oeuvre du projet, si l’équipe ne modifie pas son approche.
Les habitants du Nord devront toutefois attendre la délivrance du permis d’utilisation des eaux avant de voir s’accélérer l’un des plus grands chantiers du territoire.
L’entreprise responsable des services de gestion de construction, Parson, n’a toujours pas réparti et attribué les contrats.
La directrice adjointe du projet, Natalie Plato, explique que c’est parce que le processus d’application pour le permis vient à peine de débuter, soit le 1er avril.
Des contrats d’amélioration de la sécurité du site, de forage et de surveillance de l’environnement devront être attribués une fois que l’équipe aura son permis.
Le permis d’utilisation des eaux est un document de l’Office des terres et des eaux de la vallée du Mackenzie qui viendra encadrer la façon dont la ressource sera gérée. Il mentionnera aussi les critères qui devront être respectés avant le rejet des effluents.
Il a fallu près de cinq ans pour élaborer la demande de permis.
La mine d’or Giant a été en activité de 1948 à 1999 à l’intérieur des limites de Yellowknife. Son exploitation a produit, pendant ce temps, 237 000 tonnes de poussière toxique de trioxyde de diarsenic. C’est le gouvernement fédéral qui a hérité de son nettoyage, qui devrait s’accélérer au cours des prochaines années.
Le projet de nettoyage a le potentiel de créer de 250 à 300 emplois au plus fort de son activité. De 125 à 150 emplois indirects devraient également être créés, selon Kathy Racher, la présidente du conseil de surveillance de la mine Giant, l’entité indépendante qui rend compte annuellement des progrès de l’assainissement.
Compensation pour les Dénés
Lors d’une rencontre publique, mercredi soir, Alfred Baillargeon, un aîné de Detah, a rappelé au conseil de surveillance que les Dénés Couteaux-jaunes n’ont jamais tiré profit de la mine. Il veut une compensation, pas pour lui-même, mais pour les générations futures.
Il rappelle que les Dénés Couteaux-Jaunes ont demandé, il y a longtemps, au gouvernement fédéral de s’excuser pour l’héritage toxique de la mine Giant.
En s’exprimant en tlicho, Alfred Baillargeon a déploré que la Première Nation n’ait jamais eu de compensation et se demande pourquoi elle est toujours oubliée.
Selon Kathy Racher, il y aurait eu des progrès dans les discussions sur les excuses pour les Dénés Couteaux-jaunes
Le conseil de surveillance préconise également que les gouvernements fédéral, territorial et municipal élaborent un plan de lutte contre la contamination hors du site. Selon une employée du ministère de l’Environnement du territoire, le gouvernement travaille activement sur cette question.
Le nettoyage fédéral touche le site immédiat de la mine Giant, mais pas les terrains adjacents où les problèmes de contamination persistent.
Avec des informations d’Avery Zingel
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