Nord canadien : L’avenir de la francophonie du Yukon selon une éducatrice chevronnée

Diane Corbin-Martel ne s’attendait pas à ce que son travail soit souligné lors de la remise des diplômes des enfants de son groupe. (Philippe Morin/Radio-Canada)
En 25 ans, Diane Corbin-Martel, éducatrice de la Garderie du petit cheval blanc, a travaillé auprès de presque tous les enfants de la francophonie yukonnaise.

Oeuvrant au sein du seul établissement à la petite enfance en français langue première au Yukon, l’éducatrice a ainsi pu observer l’évolution de la communauté à travers ses enfants.

Le travail de Diane Corbin-Martel a été souligné lors de la plus récente remise des diplômes aux enfants les plus vieux qui quitteront pour la prématernelle, ceux de son groupe, les « Lynx », âgés de 3 et 4 ans.

Diane Corbin-Martel ne s’attriste toutefois pas de leur départ puisqu’elle sait qu’elle reverra ces petits francophones dans les années à venir.

Diane Corbin-Martel a travaillé au fil des ans auprès de tous les groupes d’âge à la Garderie du petit cheval blanc. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
« C’est assez spécial quand on les revoit plus vieux […], de voir qu’on a eu un impact et de voir ce qu’ils sont devenus maintenant et ce qu’ils font. C’est grandiose, une récompense dans le fond en tant qu’éducatrice. »

Diane Corbin-Martel, éducatrice, Garderie du petit cheval blanc
Une carrière imprévue

Ce 25e anniversaire étonne la Franco-Yukonnaise qui ne croyait pas se retrouver dans ce milieu de travail.

« Je ne m’attendais jamais à travailler en garderie parce que je n’étais pas vraiment une personne qui était en contact avec les enfants, [mais] ç’a été comme si je rentrais chez moi. Vu que c’était une petite communauté et que j’ai eu la chance de rentrer en garderie la première semaine, c’était ça : je rentre chez nous. »

La Garderie du petit cheval blanc accueille plus de 45 enfants. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
Le défi constant de la francisation

Au fil des ans, la Garderie du petit cheval a traversé plusieurs périodes difficiles en raison notamment du manque de financement et d’une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée.

Le travail d’éducatrice en milieu minoritaire comporte par ailleurs un défi supplémentaire : celui de la francisation des enfants qui parfois ne parlent que l’anglais à leur arrivée.

La Garderie du petit cheval blanc a été créée par un groupe de parents francophones en 1989. (Claudiane Samson/Radio-Canada)
« [C’est] très difficile, très, très difficile. Parce qu’en plus de faire notre travail d’éducation qui est supposé être la base, socialiser et tout, on doit beaucoup travailler le français parce qu’il y a beaucoup d’anglophones. C’est fatigant autant pour les enfants que pour nous. »

Diane Corbin-Martel, éducatrice, Garderie du petit cheval blanc

Ce défi, dit-elle, est d’autant plus lourd que le nombre d’enfants qui fréquentent la garderie augmente à mesure que la communauté grandit. La liste d’attente de l’établissement compte 50 noms et un local dans un nouvel emplacement doit ouvrir ses portes à l’automne.

« Très grand espoir »
Diane Corbin-Martel (gauche), observe avec fierté les enfants de son groupe dans la cour de la Garderie du petit cheval blanc. (Claudiane Samson/Radio-Canada)

Malgré tout, avec le recul, Diane Corbin Martel a bon espoir que la francophonie du Yukon s’enracinera.

Elle voit ces jeunes grandir et revenir au territoire après des études universitaires ou une expérience dans les provinces du sud. « Ils vont travailler ailleurs, mais on les voit toujours revenir ici. Il y a une grosse attache ici à la communauté francophone. »

« Très grand espoir. Au début, je trouvais ça un petit peu difficile [mais] plus ça va, plus je suis absolument positive que le français, ils vont le garder et que ça va devenir de plus en plus francophone. »

Diane Corbin-Martel, éducatrice, Garderie du petit cheval blanc

Claudiane Samson, Radio-Canada

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