Le père Odon Charles-Miensey
Photo Credit: Radio-Canada

Un prêtre congolais qui officie à Sorel au Québec menacé d’expulsion

Exclusif – Radio-Canada – Les fidèles de Sorel-Tracy au Québec risquent de perdre un de leurs deux derniers prêtres. Le père Odon-Charles Miense pourrait être expulsé à tout moment vers son pays d’origine, la République démocratique du Congo en Afrique. Ottawa refuse de renouveler son visa de résident. Le délai de renouvellement est expiré depuis le 31 décembre dernier.

Odon-Charles Miense se prépare à partir à tout moment. « Je n’ai aucun papier, plus aucun papier », se désole-t-il. « Nous sommes en attente, de façon pas trop rassurante, d’une réponse qui ne vient pas ».

Dans la dernière lettre qu’il a reçue de Citoyenneté et Immigration Canada au mois d’août,  Ottawa lui réclame un permis de travail, même si les ecclésiastiques sont dispensés de cette procédure. L’organisme fédéral rejette par ailleurs sa demande de résidence, car il n’aurait pas fourni les preuves suffisantes de son intention de quitter le pays à la fin de son mandat de 8 ans.

« Je ne suis pas venu pour m’établir ici. Je suis d’abord venu pour étudier, ensuite pour rendre service dans une église soeur, en tant que prêtre. Je ne veux pas m’éterniser au Canada »— Le père Odon-Charles Miense

Jean Marc Beaudet, prêtre principal de l’équipe pastorale de Sorel-Tracy qui a accueilli le prête africain, rappelle que le père Odon-Charles dispose d’un mandat de l’évêque pour travailler à Sorel-Tracy, une municipalité située à moins d’une heure de route au sud-est de Montréal.

Après l’arrestation d’un prêtre dans une affaire de pornographie juvénile, au mois de mars 2013, le diocèse de cette région avait été bien content d’obtenir les services du père congolais deux mois plus tard.

 « On se sent comme abandonnés. Je ne pense pas que les gens de l’immigration soient beaucoup au parfum de la situation de l’Église au Québec. »— Le père Jean-Marc Beaudet

Compte tenu de la pénurie d’hommes d’Église au Québec, les évêchés font de plus en plus appel à des prêtres étrangers, particulièrement africains. « Je vis là une certaine contradiction notoire », analyse Odon-Charles Miense.

Nous n’avons pas été en mesure d’obtenir des informations sur son dossier personnel auprès de Citoyenneté et Immigration Canada. Si le prêtre congolais doit quitter le pays, le diocèse pense faire appel à un prêtre retraité de 92 ans.

Selon un reportage de Thomas Gerbet

Catégories : International, Politique, Société
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