Le président de TransCanada, Russ Girling (2e depuis la gauche) lors de la conférence de presse le 1er août 2013 annonçant la construction du projet de l’oléoduc Énergie Est pour y faire acheminer le pétrole venant des sables bitumineux d’Alberta. Photo Credit: Todd Korol / Reuters
Un géant pétrolier canadien se sépare d’une firme de relations publiques devenue embarrassante
Quelques jours après la controverse qui a entouré la fuite de documents étayant sa stratégie en vue de convaincre les Canada de la pertinence de son projet d’oléoduc Énergie Est, la compagnie TransCanada révèle le non-renouvellement du contrat avec Edelman l’une des plus prestigieuses firmes de relations publiques au monde .
L’entreprise qui a son siège social dans la province de l’Alberta, le haut lieu de l’exploitation pétrolière au Canada, prétend que son contrat avec Edelman devait de toute façon arriver à échéance à la fin du mois de décembre. Elle ne le renouvellera tout simplement pas.
Aide-mémoire… Une fuite embarrassante pour le constructeur de pipeline.
Mardi de la semaine dernière, l’association environnementale Greenpeace avait fait tout un coup d’éclat en dévoilant des documents de la firme Edelman qui devaient restés secrets et qui détaillaient la stratégie pour le moins musclée de la compagnie pétrolière TransCanada pour faire accepter par l’opinion publique son projet de pipeline ouest-est au Canada. Celui-ci traverserait presque tout le Canada afin d’acheminer vers l’Est le pétrole des sables bitumineux de l’Alberta.
Le document stratégique produit par la grande firme de communication et remis par un informateur anonyme parlait de payer s’il le faut de simples Canadiens pour qu’ils se mettent à vanter notamment auprès des élus les mérites du pipeline ouest-est.
Selon ce document, TransCanada devait tenter de créer de toutes pièces une mobilisation citoyenne en sa faveur. Son objectif est de pouvoir compter sur 35 000 partisans qui se feraient entendre en commentant des blogues ou des messages sur Twitter ou Facebook, en envoyant des lettres aux journaux, en appelant leurs élus ou en leur écrivant.
« Armer », « combat », « attaques »… le vocabulaire utilisé dans le document montre que la compagnie doit adopter une stratégie guerrière pour faire accepter son projet de pipeline de 12 milliards de dollars. La mise à jour de cette stratégie secrète mardi a choqué beaucoup de Canadiens. La stratégie médiatique secrète de TransCanada.
Conséquences de cette fuite de documents stratégiques
La fuite de la stratégie de communication de l’entreprise dans plusieurs médias avait causé un tollé, puisqu’elle précisait les façons d’influencer l’opinion publique en faveur du projet allant jusqu’à la possibilité de payer des gens pour qu’ils se prononcent pour le projet dans les médias sociaux.
TransCanada justifie sa décision de ne pas renouveler le contrat avec Edelman par le fait que le débat sur la stratégie utilisée a causé une sorte de diversion, éloignant les discussions de l’enjeu réel du projet.
Pour sa part, la firme Edelman indique qu’elle demeurera « fidèle » à sa stratégie. « Celle-ci était morale et éthique, et toute allusion au contraire est fausse », précise la firme par voie de communiqué.
« Le débat à propos de notre travail est devenu si prédominant dans certaines régions qu’il commence à être impossible de mener une discussion honnête et ouverte à propos du projet », poursuit le communiqué.
Le tracé du projet de pipeline ouest-est de TransCanada.
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