René Lévesque, figure marquante du mouvement indépendantiste québécois, en 1979     Photo : CP/AP

René Lévesque, figure marquante du mouvement indépendantiste québécois, en 1979 Photo : CP/AP

Comprendre les motivations profondes des séparatistes québécois

Un de nos auditeurs aimerait comprendre ce qui motive tant de Québécois (un sur trois, selon les récents sondages) à souhaiter l’indépendance de leur province du reste du Canada.

Les raisons varient certes beaucoup d’un indépendantiste à l’autre, mais on peut dire qu’elles relèvent généralement de quelques grands sentiments.

Il y a d’abord chez plusieurs de ces Québécois l’impression que le Canada, même s’il est une société ouverte et moderne, est en rupture active avec les valeurs québécoises. À leurs yeux, l’ensemble des valeurs québécoises sont à ce point distinctes du reste du Canada que le Québec forme une nation dans une nation.

Plusieurs indépendantistes québécois estiment donc qu’un choix s’offre à eux : l’assimilation culturelle et politique, ou l’indépendance, essentielle selon-eux à la survie même du peuple québécois.

Les partisans de l’indépendance invoquent souvent l’urgence d’agir dans un contexte international où plusieurs autres nations ont accédé à l’indépendance depuis la création des Nations unies en 1945.

Le 7 janvier 2016, des militants brandissent des drapeaux en faveur de l’indépendance de la Catalogne.
Le 7 janvier 2016, des militants brandissent des drapeaux en faveur de l’indépendance de la Catalogne. © AP/Emilio Morenatti
La Première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon, veut tenter à nouveau de convaincre les Écossais de réclamer leur indépendance, tel qu’annoncé lors du congrès du Parti national écossais.
La Première ministre d’Écosse, Nicola Sturgeon, veut tenter à nouveau de convaincre les Écossais de réclamer leur indépendance, tel qu’annoncé lors du congrès du Parti national écossais. © Russell Cheyne

Utilisation ou récupération politique de l’histoire par les indépendantistes?

Beaucoup d’indépendantistes québécois plongent les racines de leurs convictions profondément dans l’histoire du Québec, qui a été annexé lors de la conquête anglaise il y a plus de 200 ans, rappellent-ils, et qui est, depuis, subordonné au reste du Canada, selon eux.

Bien avant la naissance du mouvement souverainiste contemporain dans les années 1960, plusieurs mouvements politiques québécois ont eu pour objectif soit l’obtention de l’indépendance politique des Québécois, soit une plus grande autonomie politique pour ces derniers.

La Rebellions de 1837-1838 de même que la rébellion du Métis Louis Riel en 1885 au Manitoba sont des dates importantes à leurs yeux et font partie des histoires qu’ils aiment raconter.

Écoutez
Marche de la Journée nationale des patriotes, à Montréa. Au 19e siècle, le nationalisme a connu un essor au Québec lors de la révolte des patriotes, en 1837, et après la pendaison de Louis Riel, en 1885, avant de tomber en dormance. Puis, il s'est manifesté lors des deux conscriptions imposées par Ottawa durant les deux grandes guerres mondiales de la première moitié du 20e siècle.
Marche de la Journée nationale des patriotes, à Montréal au mois de mai. Au 19e siècle, le nationalisme a connu un essor au Québec lors de la révolte des patriotes, en 1837, et après la pendaison de Louis Riel, en 1885, avant de tomber en dormance. Puis, il s’est manifesté lors des deux conscriptions imposées par Ottawa durant les deux grandes guerres mondiales de la première moitié du 20e siècle. © archives Radio-Canada

Un peu d’histoire moderne…

Le premier ministre du Québec René Lévesque au Centre Paul-Sauvé à Montréal le soir de la défaite du référendum de 1980. © PC/Jacques Nadeau
Le premier ministre du Québec René Lévesque au Centre Paul-Sauvé à Montréal le soir de la défaite du référendum de 1980. © PC/Jacques Nadeau
Le premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, lors de son discours le soir du référendum sur la souvereaineté.Crédit photo : PC/Ryan Remiorz
Le premier ministre du Québec, Jacques Parizeau, lors de son discours le soir du référendum sur la souvereaineté.Crédit photo : PC/Ryan Remiorz

Le 30 octobre 1995 avait lieu le deuxième des référendums québécois pour tenter de convaincre les citoyens de cette province de dire oui à l’indépendance du Québec.

Si le 20 mai 1980 les Québécois avaient refusé lors d’un premier référendum, dans une proportion de 59,6 % contre 40,4 %, que leur province devienne un État souverain associé économiquement au reste du Canada, en 1995, le vote fut gagné par le camp du NON, mais par une très faible majorité de 50,58 %, avec 2 308 360 OUI et 2 362 648 NON, une différence de seulement 54 288 voix!

Le taux de participation au référendum de 1995 a été de 93,25 %, avec 60 % des francophones au Québec qui avaient voté pour l’indépendance. En 1980, l’appui n’avait été que de 40 %.

Chez les allophones et encore plus les anglophones, l’appui au OUI fut très faible ou presque nul lors des deux référendums.

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RCI avec la contribution de Frank Desoer, Line Boily, Michel Désautels, Franco Nuovo, Doris Larouche, et Jean-François Coulombe de Radio-Canada

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Catégories : Politique, Société
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