Omar Khadr (à droite) en compagnie de son avocat Dennis Edney.

Omar Khadr (à droite) en compagnie de son avocat Dennis Edney.
Photo Credit: PC / Jason franson/Canadian Press

Excuses et possible versement de 10,5 millions de dollars à Omar Kadr : la bagatelle au centre de mécontentements!

L’histoire d’Omar Khadr est celle d’un ancien détenu de la prison américaine de Guantanamo qui a été torturé pendant une dizaine d’années. Sa détention avait soulevé une vague de contestations auprès des organisations de défense des droits de la personne parce que M. Khadr était mineur au moment des faits. Retourné au Canada où il est désormais libre, l’homme de 30 ans vient de bénéficier d’une entente confidentielle avec le gouvernement fédéral qui n’a ni confirmé ni infirmé le paiement de la somme compensatoire de 10,5 millions de dollars. Néanmoins, la population reste divisée quant à cette possibilité de compensation. 

Déclaration : excuses officielles présentées à M. Omar Khadr

« Aujourd’hui, nous annonçons que le gouvernement du Canada est parvenu à un accord avec M. Omar Khadr, mettant ainsi fin aux poursuites civiles.

Au nom du gouvernement du Canada, nous souhaitons présenter nos excuses à M. Khadr pour tout rôle que les représentants canadiens pourraient avoir joué relativement à l’épreuve qu’il a subie à l’étranger ainsi que tout tort en résultant.

Nous espérons que ces excuses ainsi que le règlement conclu avec le gouvernement l’aideront dans ses efforts visant à entamer un chapitre nouveau et prometteur de sa vie aux côtés de ses concitoyens canadiens.

Les détails du règlement entre M. Khadr et le gouvernement sont confidentiels. » – Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères, et Ralph Goodale, ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile

Bref rappel

Il est reproché a Omar Khadr d’avoir participé, comme ses trois frères, au champ d’entraînement de son père en Afghanistan et d’avoir contribué, dans le cadre d’un attentat terroriste, au meurtre du soldat américain Christopher Speer et de nombreuses autres personnes.

Arrêté et détenu à la prison américaine de Guantanamo, à Cuba, alors qu’il n’a que 15 ans, Khadr a subi des interrogatoires musclés et toutes sortes de tortures pour répondre des faits qui lui étaient reprochés, soit meurtres, tentative de meurtre, complot, soutien au terrorisme et espionnage.

La Cour suprême du Canada est interpelée par des tribunaux inférieurs du pays qui, ayant reconnu que l’intéressé était mineur au moment des faits, demandent son rapatriement au Canada, son pays de naissance.

Le jeune Khadr est condamné à 40 ans de prison, mais il n’en purgera que 8, en raison d’une entente entre ses avocats et le gouvernement américain.

Revenu au Canada et incarcéré dans plusieurs prisons différentes, Omar Khadr est poursuivi par les familles des victimes américaines qui réclament une indemnisation de plus de 44 millions de dollars. De plus, la Cour fédérale américaine, qui le poursuit pour crimes de guerre, le condamne au versement de plus de 134 millions de dollars à la famille du soldat tué et d’un autre blessé.

L’homme de 30 ans, après une bataille juridique savamment menée par ses avocats qui ont obtenu du gouvernement canadien l’abandon de son appel à sa libération sous caution décidé par la Cour du Banc de la Reine en Alberta en 2015, obtient, des excuses du gouvernement fédéral et peut-être une compensation de plus de 10 millions de dollars.

J’espère vraiment que cette histoire de dédommagement et d’excuses ne causera aucune douleur à qui que ce soit. Si c’est le cas, j’en suis sincèrement désolé. – Oma Khadr, en entrevue à CBC

Pourquoi ça choque?

Alors que les organisations de défense des droits de l’homme savourent ce moment de reconnaissance des droits des enfants-soldats, au Canada comme aux États-Unis, ce choix du gouvernement Trudeau suscite effarement et ahurissement auprès de plusieurs personnes.

Il est difficile pour certains contribuables canadiens d’accepter le versement d’une telle somme à un individu qui a participé à des événements aussi lugubres.

Du côté des États-Unis, c’est la désolation chez ceux qui appuient les familles privées de certains de leurs membres, car de l’autre côté de la frontière, celui qu’ils considèrent comme coresponsable de leurs disparitions est « récompensé ».

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Catégories : Politique, Société
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