Egyptair

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Partenariat Airbus-Bombardier : vente de 12 avions CS300 à Egyptair

Si le partenariat annoncé le mois dernier entre Airbus et Bombardier n’a pas officiellement généré des négociations avec d’éventuels nouveaux acheteurs des avions canadiens de la C Series, il fait débloquer ou progresser plusieurs dossiers déjà en cours.

216/5000Fred Cromer, président de Bombardier Avions commerciaux (à droite) et Safwat Musallam, président du conseil et chef de la direction de EgyptAir Holding Company, signent la lettre d’intention au Dubai Airshow. Bombardier Photo
216/5000Fred Cromer, président de Bombardier Avions commerciaux (à droite) et Safwat Musallam, président du conseil et chef de la direction de EgyptAir Holding Company, signent la lettre d’intention au Dubai Airshow. Bombardier Photo

Egyptair vient d’annoncer, aux termes d’une longue négociation, son intention de se procurer 12 appareils CS300, le plus gros des deux modèles de la C Series. La compagnie nationale égyptienne réserve aussi une option sur 12 appareils supplémentaires. En bout de piste, le plus important transporteur aérien de l’Afrique pourrait se procurer jusqu’à 24 avions.

L’annonce a été faite mardi au Salon de l’aéronautique de Dubaï. La portion ferme du contrat est évaluée à environ 1,1 milliard de dollars en devise américaine, un montant qui pourrait doubler advenant que le transporteur africain décide d’exercer toutes les options.

Le président et chef de la direction d’Egyptair, Safwat Musallam, explique sa décision : « Nous avons sélectionné la C Series en raison de son excellente autonomie, parfaitement adaptée pour desservir aux niveaux national et régional les villes arabes voisines, le Moyen-Orient et plusieurs destinations européennes. »

Aide-mémoire…
– Écrasé par une taxe punitive américaine de 219 %, l’avionneur canadien a cédé le mois dernier une partie du contrôle de sa division C Series au géant européen Airbus afin de pouvoir percer le marché protectionniste américain.
-L’arrivée d’Airbus entraînera l’avantage stratégique d’une production additionnelle d’avions C Series en sol américain, destinée directement au marché américain, dans une usine d’Airbus à Mobile en Alabama.
– Selon les termes de l’entente, Airbus détient 50,01 % des parts dans la fabrication des avions de la C Series, Bombardier 31 % et Investissement Québec (la population québécoise indirectement) 19 %.
-Les décisions sur la C Series se prennent à Amsterdam, mais le siège social de Bombardier et la chaîne de fabrication des avions, pouvant transporter de 100 à 150 passagers, s’effectue toujours dans les installations de la multinationale québécoise, à Mirabel, dans les Laurentides.

Les turbulences au-devant de Bombardier se sont dissipées

Le président de Bombardier avions commerciaux, Fred Cromer
Le président de Bombardier avions commerciaux, Fred Cromer © Reuters

Le transporteur national d’Égypte envisageait déjà d’acheter des avions de la C Series depuis un certain temps, révèle le président de Bombardier Avions commerciaux, Fred Cromer, ajoutant que l’implication d’Airbus a consolidé la confiance de l’entreprise à l’égard du programme.

« La confiance de certains clients a augmenté tout comme la vigueur de certaines discussions », explique le vice-président principal aux ventes pour Bombardier Avions commerciaux, Colin Bole, en conférence téléphonique depuis Dubaï.

Selon M. Bole, l’arrivée d’Egyptair sur la liste des clients de Bombardier permettra à la famille d’avions de la C Series de consolider sa présence dans cette région du globe.

« Il serait difficile de miser sur un meilleur transporteur pour établir notre présence dans cette région, explique-t-il. C’est une décision qui sera extrêmement suivie par les autres compagnies de la région .»

Un Airbus A350 présenté au salon aéronautique international Dubai Airshow 2017 le 12 novembre
Un Airbus A350 présenté au salon aéronautique international Dubai Airshow 2017 le 12 novembre © AFP

L’inquiétude de l’avion-orphelin serait levée

L’analyste Richard Aboulafia, de la firme américaine Teal Group, estime qu’il est de bon augure qu’une compagnie comme Egyptair s’affiche publiquement comme client éventuel de la C Series. « Auparavant, plusieurs compagnies craignaient d’acheter un avion-orphelin dont la production pourrait cesser. Ces craintes risquent de disparaître en raison de l’implication d’Airbus. »

L’annonce d’Egyptair est la seconde bonne nouvelle pour Bombardier ce mois-ci. Une commande ferme de 31 appareils annoncée le 2 novembre dernier par un client non identifié devrait être finalisée d’ici la fin de l’année.

Cela devrait permettre à Bombardier de compter plus de 400 commandes fermes pour la C Series. La famille d’avions C Series compte déjà Delta Air Lines, Iraqi Airways, Saudi Gulf et Gulf Air parmi ses clients.

Aide-mémoire…
– Le 26 septembre dernier, la relation de bonne entente économique entre le Canada et les États-Unis a été ébranlée et la multinationale canadienne Bombardier était en état de choc.
– Washington lui imposait des droits compensatoires de 219,63 %, soit presque trois fois plus que les 79,82 % demandés par Boeing.
– En clair, pour se conformer aux nouveaux droits imposés par les États-Unis, Bombardier aurait dû vendre ses avions trois fois leur prix réel. En pratique, cela lui fermait les portes aux États-Unis.
– L’alliance Bombardier-Airbus vient de renverser la donne.

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada

En complément

Airbus prend le contrôle de la C Series – Radio-Canada 

Guerre commerciale contre Bombardier : Londres en furie menace Boeing de représailles – RCI 

Bombardier écrasée par une taxe punitive américaine de 219 % – RCI 

Catégories : Économie, International
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