Olivier Rioux : le jeune titan qui rêve de gloire!

Olivier Rioux Photo: Marie-Claude Simard/RCI

À seulement 12 ans, il est l’objet de convoitise, et chaque entraîneur aimerait l’avoir au sein de son équipe. Impressionnant par sa taille et son charisme naturel, le jeune Olivier Rioux fait des émules. À 2,08 m, soit 6 pieds 11 pouces, le Québécois permet à l’équipe élite de basketball de son école, Chénier, de voler de victoire en victoire et de gagner toutes sortes de médailles aux compétitions entre établissements primaires de la ville de Montréal.

Auréolée de plusieurs titres, l’école Chénier se délecte de ses succès

La gloire de Chénier fait la fierté de l’école. Elle rejaillit sur l’ensemble des jeunes qui la fréquentent et sur son personnel. La graine spontanément semée par le directeur, Éric Décarie, porte ses fruits, et celui-ci, satisfait, encourage ses élèves à poursuivre sur leur belle lancée, tout en continuant d’exceller dans leurs travaux scolaires. Le basketball est avant tout un moyen d’inculquer plus de discipline aux élèves et de les intéresser aux études.

Enthousiasme éveillé pour Rioux et son école

« Qu’est-ce qu’il est grand! Es-tu tenté de devenir un jour un joueur de basketball? », lance M. Décarie, un matin, au jeune Olivier en présence de ses parents qui soulignent ce fait à RCI.

En répondant oui, le garçon, alors âgé de 8 ans, n’est pas conscient du branle-bas que va susciter sa décision dans la petite école qu’il fréquente, à un jet de pierre de sa maison, à Anjou, dans l’est de Montréal. Tout de suite, une équipe voit le jour.

En trois ans, partie du néant, l’école Chénier se hisse au sommet en nombre de médailles gagnées dans les compétitions de basketball entre établissements du primaire de la Commission scolaire de la pointe de l’île. Même aux Jeux de Montréal, qui opposent les écoles de différentes commissions scolaires de la ville, Chénier triomphe pour l’arrondissement d’Anjou, aux côtés d’autres écoles partenaires.

Plus de huit médailles dans différentes compétitions… l’école, débordée par ses succès à répétition, a cessé de compter ses récompenses.

Le triomphe de Chénier est le résultat d’un travail d’équipe, et l’apport des frères Rioux est à souligner à sa juste valeur. L’aîné Émile, 15 ans, appartient au groupe des pionniers. Ceux-là mêmes qui ont formé la toute première équipe de basket de l’école Chénier. Comme la plupart des jeunes joueurs qui fourmillent désormais au sein de cette école, il est passionné de cette discipline. Une passion qu’il inculque progressivement à son petit frère Olivier.

Selon leur âge, les deux enfants Rioux sont tout petits, mais auprès de leurs camarades, ils ont toujours plusieurs pieds de plus. Du haut de ses 2,11 m (6 pi 11 po) aujourd’hui, Olivier a pris le dessus sur son aîné, qui mesure 6 pieds 9 pouces. Photo : RCI / Marie-Claude Simard

Une famille tout en hauteur

La grandeur des enfants Rioux émane de leurs parents : Anne Gariépy et Jean-François Rioux. Tous ensemble, ils forment une équipe au sein de laquelle tout s’exécute en altitude. Six pieds, c’est la moyenne familiale de la taille chez les Rioux. Photo : Marie-Claude Simard/RCI

Vidéo: Marie-Claude Simard/RCI

La petite famille qui est de toutes les compétitions ne passe pas inaperçue.  À Montréal comme ailleurs, au Canada et à l’étranger, les parents Rioux sont aux côtés de leurs enfants qui évoluent dans différentes équipes de basket, y compris parfois au sein de l’équipe junior du Canada.

Tout aussi motivés que leurs enfants, le père et la mère donnent sans compter pour leur permettre de vivre leur passion et de réaliser leur rêve, celui d’atteindre un jour le sommet et de côtoyer les plus grands, au sein de la NBA. Ils sont debout en arrière de cette photo, près d’Olivier et d’Émile, au terme d’une activité à laquelle ils les ont accompagnés. Photo: Jean-François Rioux.

L’incursion dans la chambre du jeune Olivier nous permet de découvrir un véritable petit chérubin dans son univers douillet très ludique, marqué par la présence d’un héros chéri de la plupart des jeunes de son âge. Comme Batman, Olivier a des visées bien mesurées : il rêve de triomphe et de couronnement. Photo : RCI/Marie-Claude Simard.

LA NBA : le but ultime pour Olivier Rioux comme pour la plupart des jeunes qui jouent au basketÉcoutez-le.

Vidéo: Marie-Claude Simard/RCI

Comme Olivier, la plupart des athlètes québécois qui participent à des programmes sportifs locaux, au sein des écoles primaires, envisagent de s’inscrire, une fois au secondaire, dans des établissements disposant d’un programme sport-études. Leur but est de poursuivre leur passion et de réaliser leur rêve de signer, eux aussi un jour, des contrats juteux avec la très éminente NBA au sein de laquelle ils se sont déniché des modèles : Stephen Curry, LeBron James et bien d’autres plus proches, du fait de leur appartenance ou de leur passage au Québec.

Ces jeunes ont brisé le mythe de la NBA ou aspirent à le faire. Ils livrent volontiers leur secret aux autres jeunes : le dépassement de soi, tant sur le plan intellectuel que physique.

Christopher Boucher, Montréalais né dans les Caraïbes en 1993 et immigré au Québec avec ses parents en 1998, fait partie de ces jeunes Québécois issus du programme sport-études de la province, notamment celui de l’Académie de basketball de Thetford Mines. Cet établissement, situé près de la frontière avec les États-Unis, apparaît comme un terreau de recrutement de joueurs de haut calibre, voire de joueurs destinés à la NBA. Ce programme a ouvert au garçon de 2,08 mètres les portes de deux clubs parmi les plus prestigieux de basketball aux États-Unis : les Duks d’Oregon, où ses exploits de 2016 à 2017 lui ont permis de signer un contrat lucratif dans la NBA, cette fois avec les Warriors de Golden State.

Un ancien camarade de l’Académie, l’ailier Tidjan Keita, parti de la France pour le Québec, motivé par les possibilités d’accéder à la NBA, trône également au sommet, avec à la clé un contrat avec Suns de Phoenix de la NBA.

Guerrier Quincy est de la même lignée. Le jeune de 18 ans, né de parents ivoiriens immigrés au Canada, a été nommé meilleur joueur de sa cohorte 2019 dans le circuit Élite NIKE EYBL qui met en avant les meilleurs talents de l’Amérique du Nord. Aujourd’hui aux portes de la NBA, le « Guerrier » infatigable, transporté par son patronyme, sa taille, ses qualités techniques et son travail acharné, fait efficacement sa route vers le pinacle, sur les pas de ses deux camarades de l’Académie de basket de Thetford Mines et de la dizaine d’autres jeunes Québécois qui jouent actuellement au sein de la NBA.

Le jeune étudiant retrace son parcours très inspirant. Et il envisage le meilleur pour un futur qui semble très proche.

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À noter au sujet du programme sport-études

  • Le sport combiné avec les études permet aux jeunes du secondaire de se surpasser et de donner le meilleur d’eux-mêmes physiquement et intellectuellement;
  • Au Québec depuis 2005, il existe plus de 450 programmes de ce genre dans différentes disciplines, et plusieurs commissions scolaires dans certaines régions ont mis en place le programme sport-études et la concentration basketball;
  • Près de 50 établissements scolaires disposent désormais de ce programme qui permet d’appuyer les élèves-athlètes d’élite reconnus par leur fédération pour ce qui est de la pratique de leur sport et de leurs études secondaires, en accordant une priorité à la réussite scolaire;
  • Avant d’instaurer un programme sport-études, les établissements scolaires privés ou les commissions scolaires doivent respecter un certain nombre de règles établies par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur;
  • Le programme sport-études est soutenu financièrement par des organismes publics et privés;

    Logo sport-études. Image : Gouvernement du Québec

  • En ce qui concerne le soutien public, seuls les programmes sport-études reconnus par le ministère peuvent bénéficier d’un soutien financier destiné au remboursement de certains coûts périphériques offerts aux élèves-athlètes (transport, équipements, formation des entraîneurs, médecine sportive, nutrition, soutien pédagogique et autres équipements informatiques). Ces derniers sont admissibles à la demande d’aide à la pension et au déplacement du ministère, qui peut aller jusqu’à 225 $ par mois pendant 10 à 12 mois;
  • Le programme sport-études est également soutenu par le Fonds pour le développement du sport et de l’activité physique dans la province (construction, rénovation, aménagement et mise aux normes d’installations sportives);
  • Sport-Québec coordonne quatre programmes d’assistance financière destinés aux athlètes de l’excellence, de l’élite, de l’espoir et de la relève. Les fonds de ces programmes proviennent de diverses fondations;
  • D’autres donateurs et organismes, à l’instar de Radio-Canada, proposent aussi des programmes de bourses qui ne sont pas coordonnés par Sport-Québec.

Une présence qui rassure les coéquipiers et déstabilise souvent les adversaires

D’enfant timide, déconnecté de son entourage et de ses études il y a quelques années, le jeune Olivier Rioux est devenu un élève studieux, souriant et sociable, à l’esprit d’équipe aiguisé et maintes fois apprécié sur le terrain lors des jeux.

Pour ses coéquipiers, l’assurance, la sérénité, l’esprit d’équipe et l’efficacité au panier, des particularités notoires du jeune capitaine, assurent chaque fois à l’équipe de Chénier un total succès.

Les deux entraîneurs (à gauche) de l’équipe Chénier, Joseph Venel et Richard Pauleus, parlent d’Olivier en termes élogieux. Selon Arthur Cyr (au centre à droite), qui tient la bannière avec deux de ses coéquipiers et qui partage le capitanat de l’équipe avec Rioux, celui-ci est tout simplement une personne admirable, un modèle inspirant. Photo : Chénier

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 Stimuler les troupes sans répit : une mission noble pour des entraîneurs allumés

Derrière les multiples succès de l’école Chénier se trouve une équipe d’encadrement dévouée.

L’engagement absolu des athlètes ne saurait échapper à l’attention des responsables de l’école, des élèves, des parents et autres membres du public assistant aux différentes compétitions auxquelles participe l’école Chénier.

Infatigables, Richard Pauleus et Venel Joseph se tiennent constamment aux côtés des jeunes de cette école. En plus de les accompagner de manière quasi quotidienne dans leurs études, les deux « coachs », comme les enfants les appellent affectueusement, sont là pour leur enseigner la technique du basketball.

Dans cette vidéo, Olivier et ses coéquipiers exécutent le cri de ralliement qui précède chacun de leurs matchs

Levés tôt presque tous les matins en semaine, ils sont dans le gymnase de l’école dès 7 h avec les jeunes, de la première comme de la sixième année. Tous travaillent très fort pour maîtriser les méandres du basket et maintenir le niveau toujours très haut pour leur école.

Pour Richard, qui est par ailleurs employé comme intervenant à l’école Chénier, et Venel, ingénieur dans une entreprise de téléphonie de la ville,  il n’existe presque plus de fin de semaine.

Richard et Venel sont deux amis dans la vie, mais surtout deux cousins qui ont décidé de redonner au quartier qui les a vu grandir, par leur engagement à Chénier. Ils n’hésitent pas à entraîner à leur suite leurs amis ainsi que des parents bénévoles, qui s’investissent également auprès des différentes équipes de l’école : des novices (jeunes de la première à la quatrième année), et des élites (jeunes de la cinquième et la sixième année), filles comme garçons. Photo : Chénier

Samedi et dimanche, tous sont soit aux entraînements avec les jeunes basketteurs, soit aux compétitions entre écoles.

C’est ainsi que l’espace occupé par les entraîneurs aux tournois est toujours bien achalandé. Ça bouillonne de dynamisme et d’encouragements pour porter les jeunes à la victoire.

Pour eux, Olivier Rioux, qui en est à sa dernière année à l’école Chénier, est un jeune aux multiples atouts, à qui ils souhaitent une carrière sportive à la dimension de son immense potentiel.

Ils voient en lui une source d’inspiration pour la relève, qui démontre déjà un réel pouvoir de maîtrise, de puissance et d’autorité sur le terrain.

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Des adversaires perplexes et souvent sur les dents

Pour plusieurs adversaires de l’école Chénier, Olivier Rioux représente une réelle menace. À sa vue, c’est la tristesse et le désarroi chez la plupart d’entre eux qui l’affublent régulièrement, plus par frustration que par pure méchanceté, de qualificatifs désagréables, relativement à sa grande taille. Parmi les plus récurrents : « La girafe est encore là! »

Une expression révélatrice de l’angoisse qui anime ces jeunes désespérés de voir leur équipe s’incliner plusieurs fois devant celle de Chénier, malgré leurs multiples efforts et la mobilisation de leurs entraîneurs.

L’école Saint-Joseph est de celles qui sont habituées à la compétition avec Chénier. Le combat est souvent rude entre les deux équipes. Bien que les joueurs de Saint-Joseph abordent les matchs avec une certaine angoisse, à cause notamment de la présence d’Olivier, ils demeurent très combatifs. Ils parviennent même à relever le défi d’arracher quelques fois à Chénier des médailles lors de tournois de grande importance.

L’équipe de Saint-Joseph en compagnie de l’entraîneur, Pasquale Freda, debout derrière à droite, et du capitaine de l’école Saint-Joseph, Zacharie Belliveau, qui tient la balle. Les deux dévoilent à tour de rôle la perception qu’ils ont d’Olivier Rioux et de l’équipe de Chénier. Photo : Saint-Joseph

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Les affres de la grande taille

Être de grande taille ne présente pas seulement des avantages. Certes, sur un terrain de basketball, la hauteur permet de glaner des points et des médailles, mais le revers peut être très douloureux pour les sportifs.

Olivier Rioux, chez lui Photo : Marie-Claude Simard

Vidéo: Marie-Claude Simard/RCI

Comme les Rioux, Guerrier est grand : 6 pieds 7 pouces pour ses 18 ans. Il témoigne des souffrances physiques qu’il a subies quand il s’est lancé dans le basket, à cause de sa grande taille et surtout de son pied plat. Des douleurs qu’il a su maîtriser au fil du temps par des exercices d’étirement. Photo : Quincy.

Gérer sa grandeur et bien s’alimenter : l’apport de la médecine sportive

Jacques Toueg, médecin chirurgien spécialisé en orthopédie et en médecine sportive. Photo : ICS Montréal

Jacques Toueg est médecin chirurgien spécialisé en orthopédie et en médecine sportive. Il est par ailleurs le directeur médical de l’Institut de chirurgie spécialisée de Montréal, médecin en chef de la Coupe Rogers et du Centre national d’entraînement de Tennis Canada à Montréal. Il estime que, sur le plan physiologique, avoir la taille d’Olivier Rioux à tout juste 12 ans pose plusieurs défis.

Le jeune a eu une poussée de croissance très tôt et il est fortement possible pour lui de grandir davantage dans les prochaines années.

Dans une telle éventualité, il arrive souvent que la croissance osseuse ne s’accompagne pas toujours d’une réelle maturité musculaire, ce qui peut entraîner certains problèmes, notamment aux épaules ou aux genoux. Le jeune peut donc avoir des problèmes d’instabilité, de manque de force et des douleurs articulaires dans certains cas.

C’est pour cette raison qu’il lui faut mettre l’accent sur l’entraînement physique assurant une bonne croissance musculaire.

M. Toueg relève aussi le fait que les jeunes trop grands sont souvent considérés comme non coordonnés, ce qui est réel physiologiquement, étant donné qu’il y a une adaptation à faire. Le jeune dans sa tête a des membres courts, pourtant, dans la réalité, ils sont longs. Les problèmes de coordination sont liés à une croissance très rapide. Il faut donc résoudre ces problèmes par des mesures d’adaptation. Des exercices qui permettent de travailler la coordination sont de mise.

Il est important de consulter un kinésiologue si un programme d’entraînement s’avère nécessaire pour le jeune. Dans le cas d’Oliver qui ne présente aucun problème actuellement, il n’est pas obligé de consulter, et il doit simplement continuer à s’entraîner en gymnase comme il le fait déjà. Mais, s’il aspire véritablement à monter très haut dans le basket, pour avoir un équilibre musculaire adéquat aux articulations, il peut quand même consulter, même s’il n’a que 12 ans, tout en évitant d’être l’objet d’une pression indue, précise Jacques Toueg.

En ce qui concerne l’alimentation pour un jeune de 12 ans qui rêve de haut niveau, en qui les parents et les entraîneurs voient un potentiel de réussite, il faut éviter de tomber dans le piège, met en garde le médecin. Ce piège consiste à pousser le jeune dans des programmes de nutrition trop importants, trop restrictifs, surtout en gras, ou à lui faire adopter des programmes d’entraînement trop intenses.

Néanmoins, compte tenu du fait qu’à cet âge, les jeunes sont comme des « usines à brûler les calories », ils ont besoin de les compenser par un apport en protéines substantiel, et surtout par une alimentation équilibrée, qui va s’ajuster en fonction notamment du nombre d’heures consacrées aux entraînements.

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