Appel de la CSQ à cesser les subventions aux garderies privées. Photo Credit: Radio-Canada

« Fermer la porte à double tour » aux garderies privées au Québec?

Les garderies privées ont souvent été considérées comme une véritable bouée par les parents soumis au problème du nombre limité de places dans les centres de la petite enfance de certaines régions. Invoquant un motif de financements illégitimes de ces garderies, dont « la raison première est le profit », par le gouvernement du Québec, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) exige que le financement soit interrompu.

Couper dans le public pour investir dans le privé :  une stratégie vivement dénoncée

La présidente de la CSQ, Louise Chabot, estime qu’il n’est pas de bon ton de priver les garderies du réseau public de ressources ou de prélever une part importante de leurs budgets pour les redonner aux garderies du secteur privé.

Elle interpelle le ministre de la Famille sur la nécessité d’abandonner une telle possibilité, car elle porterait atteinte à la qualité et à l’égalité des chances, principe à l’origine de la politique familiale propre au Québec depuis plus de 20 ans.

Les garderies privées commerciales ne présenteraient pas de garanties de qualité pour nos enfants, regrette Mme Chabot, qui observe que les coûts pour les parents peuvent être exorbitants, sans qu’il y ait de contraintes en ce qui concerne le niveau des services.

Ce niveau devrait être le même que celui qui est exigé aux garderies publiques, clame la présidente de la CSQ.

L’État devrait cesser d’encourager la création des garderies privées et mettre l’accent sur le traditionnel modèle québécois des centres de la petite enfance sur les garderies en milieu familial subventionné qui se positionnent comme un choix unique ayant fait leurs preuves.en Amérique du Nord.

La présidente de la CSQ indique que, si le gouvernement est de bonne foi dans sa volonté d’assurer des services de qualité, il doit investir l’argent public au bon endroit. Crédit : Radio-Canada

Après avoir coupé 350 millions de dollars dans le réseau public des services éducatifs à la petite enfance, il serait scandaleux que le gouvernement utilise des fonds publics pour financer des garderies privées, comme le réclame la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec. Avant de penser à subventionner des entreprises commerciales dont la raison première est le profit, le gouvernement a le devoir de financer adéquatement notre réseau public de la petite enfance dont la raison d’être est le développement global des enfants.

Écoutez

La CSQ dénonce la piètre qualité des services dans les garderies privées et invite le gouvernement à revenir au modèle traditionnel québécois des CPE. Crédit : Jean-Sébastien Cloutier/Radio-Canada

« On constate que le modèle d’affaires des libéraux est un échec »

Le réseau de garde du Québec a eu 20 ans l’année dernière. Le gouvernement Bouchard visait alors deux objectifs : l’égalité de chances pour les enfants et la lutte contre la pauvreté étant donné que les femmes pouvaient regagner le marché de l’emploi.

Mme Chabot, qui remet en question le modèle proposé par le gouvernement Couillard en ce qui a trait au financement des garderies privées, suggère un réinvestissement des ressources dans le réseau public, où la qualité des services aux enfants serait supérieure.

Elle met en garde contre les revers du système à double vitesse voulu par le gouvernement, rappelant que les garderies ne sont pas de simples « parkings d’enfants », mais un vrai réseau qui devrait présenter des garanties de qualité pour leur éducation.

On constate maintenant que le modèle d’affaires des libéraux est un échec. La solution est pourtant simple : il faut revenir à un système entièrement public, renforcer et développer le réseau des centres de la petite enfance et des milieux familiaux régis et subventionnés.

L’abolition du crédit d’impôt, « qui a pour effet de détourner les parents du secteur public vers le privé », devrait être une priorité pour le gouvernement, tout comme la modulation des tarifs, un sujet sur lequel le gouvernement devrait absolument tirer un trait pour revenir au tarif universel, tout en « fermant définitivement les valves au privé ».

Ce n’est pas le premier message qui est ainsi envoyé au gouvernement libéral au Québec, au nom du libre choix des parents, a tenu à relever Louise Chabot.

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