Une enseignante portant un signe religieux. Crédit : Radio-Canada. Photo tirée d'un reportage d'Hugo Lavallée diffusé le 12 décembre 2018

Compter les personnes portant un signe religieux: « aberrant » estime la CSDM

Le ministère de l’Éducation du Québec a récemment demandé aux commissions scolaires de la province de compter le nombre de ses travailleurs portant des signes religieux. Une demande qui cause un réel malaise.

RCI avec Radio-Canada et La Presse

Une demande à l’encontre des droits de la personne

Plusieurs commissions scolaires ont réagi négativement à la demande du ministère de l’Éducation adressée principalement à trois commissions scolaires.

La Presse rapporte que cette demande verbale a été formulée il y a quelques jours dans le but de savoir exactement combien d’enseignants et de personnels de direction portent des signes religieux au travail.

Dans une lettre adressée à tous ses membres, la Fédération des commissions scolaires du Québec a dit vouloir analyser la légalité d’une telle demande avant de se prononcer.

À la Commission scolaire de Montréal ( CSDM ), la présidente Catherine Harel Bourdon, a dénoncé une demande « aberrante » qui « va à l’encontre des droits de la personne ».

Le ministère a quant à lui précisé que cette sollicitation émane de ses services administratifs, le but étant de savoir si ces statistiques existaient déjà.

Centre administratif de la Commission scolaire de Montréal Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard

La CAQ et les signes religieux : levée de boucliers de l’opposition

La laïcité et les signes religieux, notamment chez les personnes en position d’autorité et chez les fonctionnaires provinciaux, ont été au cœur de la campagne ayant porté le nouveau premier ministre, François Legault, au pouvoir.

La demande du ministère de l’Éducation intervient à un moment où le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) prépare activement son projet de loi sur la laïcité de l’État, qui doit en principe être déposé au printemps.

La CAQ a eu à préciser que les enseignants des niveaux primaires et secondaires du privé ne seront pas concernés par le projet de loi. Par contre, ceux des mêmes niveaux du secteur public devraient être assujettis à cette loi.

Il faut préciser les questions de la laïcité de l’État et du port des signes religieux au travail ont cristallisé l’attention, et ont fait l’objet de vifs débats au Québec au cours des 10 dernières années.

La demande du ministère de l’Éducation vient relancer le débat, ce qui suscite de vives réactions aussi bien des commissions scolaires que des autres partis politiques.

Les libéraux voient en cette demande caquiste une démarche visant à faire du « profilage ».

Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, se demande quant à elle si une telle demande constitue une priorité pour la CAQ. « Est-ce de cette façon qu’on va offrir un meilleur système éducatif public au Québec », a dit Mme Massé.

À lire aussi :

Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.