De nombreux manifestants arboraient leur gilet orange à Montréal pour protester contre le registre québécois des armes à feu. Photo: Radio-Canada / Alexis Gacon

Manifestation à Montréal contre le registre québécois des armes à feu

Non loin du Palais des congrès de Montréal où se déroulait le Salon Plein Air, Chasse et Camping, des opposants au registre québécois des armes à feu ont manifesté, samedi, un peu plus de deux semaines après la date limite d’enregistrement pour les propriétaires de fusils de chasse et de carabines.

Portant des gilets orange, plusieurs de ces militants du mouvement « Contre le registre, pour la santé mentale » estiment que le débat autour de la création du registre démonise la chasse et ceux qui la pratiquent. Il y a aussi, selon eux, beaucoup de fausseté colportée par les médias autour de cette initiative.

Rappelons que la nouvelle Loi sur l’immatriculation des armes à feu, entrée en vigueur en janvier 2018, accordait aux Québécois un an pour enregistrer leurs armes sans restriction, c’est-à-dire n’entrant ni dans la classe prohibée ni dans celle à autorisation restreinte. Cependant, à la veille de la date butoir du 29 janvier dernier, moins du quart des armes de la province avaient été immatriculées, selon le ministère de la Sécurité publique.

Fausses impressions et faux débats?

Selon un des organisateurs de la manifestation, Michel Therrien, lui-même guide de chasse, « les gens vont voir à la télévision des échanges de coups de feu à Montréal et se dire que c’est sûr que ça prend un registre, illustre-t-il. Les journaux colportent des fois une page couverture avec une arme de poing ou des armes de type militaire, mais ce ne sont pas les armes qui sont concernées présentement par ce débat-là. »

« À la base, les gestes qui sont liés à la naissance de ce registre-là, ce sont des homicides commis par des individus qui étaient en proie à des problèmes sévères de santé mentale », relève Michel Therrien, qui souligne être détenteur d’un baccalauréat en criminologie.

Il estime que le processus déjà en place pour se porter acquéreur de ces armes, soit la réussite d’un cours de maniement et l’obtention d’un permis, était amplement suffisant.

Guy Morin, de « Tous contre un registre québécois des armes à feu », soutient pour sa part que la lourdeur administrative rebute la relève et même les chasseurs d’expérience. « C’est très difficile à comprendre pour les gens qui restent plus dans les villes et qui n’ont pas cette culture-là de la chasse », fait-il valoir.

Les armes des chasseurs peuvent aussi servir à de noirs desseins

Nathalie Provost est une des survivantes de la tuerie à Polytechnique Montréal, le 6 décembre 1989, et lors de laquelle Marc Lépine, 25 ans, a abattu 14 femmes et blessé 14 autres personnes

Elle rejette avec véhémence l’idée que les armes d’épaule des chasseurs soient rarement utilisées à mauvais escient.

Elle cite des statistiques publiées par la Sûreté du Québec, selon lesquelles près de 80 % des armes saisies à la suite d’un crime ou d’un suicide entre 1991 et 2011 étaient bel et bien des armes d’épaule.

La levée de boucliers face au registre est selon elle « complètement démesurée ». « On ne veut pas empêcher la chasse. On ne veut pas empêcher la possession d’armes, souligne-t-elle. L’enregistrement, c’est quelques minutes de contrôle. Il y a un paquet de choses qu’on enregistre dans notre société. On enregistre les voitures. On enregistre les animaux. Pourquoi? Parce que ça responsabilise le propriétaire. »

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Le contrôle des armes à feu est un sujet qui suscite les passions au Canada et des protestations qui se transportent dans la capitale nationale. Photo : Reuters

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Société
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