Le secrétaire général Antonio Guterres a ouvert le Sommet spécial sur le climat par des mots très directs : « La Terre lance un message terrifiant : arrêtez ». (Photo : un.org)

« La Terre lance un message terrifiant : arrêtez! » – Antonio Guterres

La 74e Assemblée annuelle s’amorce lundi à New York par un sommet sur le climat, et la composition de la délégation canadienne est à souligner.

En effet, comme le pays est en pleine campagne électorale qui culminera par des élections générales le lundi 21 octobre, ce sont deux anciens premiers ministres qui remplacent le premier ministre actuel Justin Trudeau et la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.

Justin Trudeau fait campagne d’un bout à l’autre du Canada tout en étant candidat dans la circonscription montréalaise de Papineau, alors que Chrystia Freeland brigue un second mandat dans la circonscription torontoise de University-Rosedale.   

Deux ex-premiers ministres au sein de la délégation canadienne

La délégation, dirigée par la sous-ministre aux Affaires étrangères Marta Morgan, comprend également deux ex-politiciens fédéraux bien aguerris aux dossiers internationaux, Jean Chrétien et Joe Clark.

Jean Chrétien (20e premier ministre du Canada, libéral, de novembre 1993 à décembre 2003) et Joe Clark (juin 1970-mars 1980, progressiste-conservateur) accompagnent Mme Morgan.  

Représenteront aussi le Canada Marc-André Bédard, ambassadeur et représentant permanent du Canada aux Nations unies, l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest, le sénateur Peter Boehm (ancien ambassadeur en Allemagne) et l’envoyé spécial du Canada au Myanmar, Bob Rae.

Selon le diplomate Ferry de Kerckhove, qui a conseillé plusieurs premiers ministres au fil des décennies, cette absence est reconnue et avalisée lorsque le pays est en période électorale.  

D’ailleurs, d’autres chefs d’État et de gouvernement ne sont pas à New York, notamment les présidents chinois Xi Jinping et russe Vladimir Poutine et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.

Action climatique urgente

Soixante-six pays ont annoncé des mesures plus musclées en matière de lutte contre les changements climatiques et une trentaine ont juré être carboneutres d’ici le milieu du siècle selon une déclaration du président chilien Sebastian Pinera Echenique, hôte des prochaines négociations sur le climat à la Conférence sur le changement climatique de Santiago en décembre.

Silence de Donald Trump

Donald Trump (Photo : AFP/Ludovic Marin)

Pendant que plusieurs pays s’engageaient à prendre des mesures plus importantes et contraignantes – l’Allemagne et la Finlande ont promis de bannir l’usage du charbon d’ici 10 ans – le président américain Donald Trump, climatosceptique notoire, s’est présenté, a écouté l’allocution de la chancelière allemande Angela Merkel puis est reparti sans dire un mot.

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Gutterres (à gauche) à l’ouverture du Sommet spécial sur le climat à New York. Greta Thunberg est à la droite. (23 septembre 2019 – Jason DeCrow/AP Photo)

Comment osez-vous!

En préambule aux allocutions des politiciens, Greta Thunberg a pris la parole avec un discours percutant d’à peine trois minutes dans lequel elle a lancé quelques fois la question : « How dare you! »

« This is all wrong. I shouldn’t be up here. I should be back in school on the other side of the ocean. Yet you have come to us young people for hope. How dare you. You have stolen my dreams and my childhood with your empty words. »

(Trad. : Tout ceci est mal. Je ne devrais pas être ici. Je devrais être en classe de l’autre côté de l’océan. Et vous êtes venus chercher l’espoir auprès de nous, les jeunes. Comment osez-vous? Vous avez fait main basse sur mes rêves, vous m’avez volé mon enfance avec vos discours vides.)

Greta Thunberg, Assemblée générale des Nations unies, 23 septembre 2019

Le secrétaire général Antonio Guterres a ouvert le sommet spécial sur le climat par des mots très directs : «  La Terre lance un message terrifiant : arrêtez. »

16 jeunes de 8 à 17 ans intentent une action en justice contre 5 pays pollueurs

En marge de son discours mémorable à la tribune de l’ONU, Greta Thunberg et 15 autres enfants ont déposé une plainte officielle, et historique, devant le Comité des droits de l’enfant des Nations unies.

Ces 16 jeunes, âgés de 8 à 17 ans et venus de 12 pays, déposent avec l’aide du cabinet international d’avocats Hausfeld et l’appui de l’UNICEF une plainte qui vise la France, l’Allemagne, l’Argentine, le Brésil et la Turquie.

Elle s’inscrit dans le cadre d’un « protocole optionnel » méconnu de la convention : il autorise depuis 2014 des enfants à porter plainte devant le comité des droits de l’enfant de l’ONU, s’ils estiment que leurs droits sont bafoués.

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