Selon un rapport de l’Association médicale canadienne, le Canada figure au 3e rang mondial pour ce qui est des émissions de gaz à effet de serre par personne dans le secteur des soins de santé. Crédit : Istock.

GES : le secteur canadien des soins de santé parmi « les pires au monde »

Le Canada figure au troisième rang mondial pour les émissions de gaz à effet de serre (GES) par personne dans le domaine de la santé. Ce constat émane d’un rapport de l’Association médicale canadienne. Elle estime qu’un secteur « censé ne pas nuire » comme celui de la santé devrait « tracer une nouvelle voie en rapport avec ses missions ». C’est ce qui lui permettra d’améliorer son image, étant donné qu’il fait partie des « pires au monde », quand il est question de la pollution reliée aux émissions de GES.

Accord de Paris : le Canada appelé à respecter ses engagements

Au moins 120 experts issus de 35 organisations dans le monde se sont prononcés dans le rapport intitulé Le Lancet Countdown sur la santé et les changements climatiques.

Ils estiment que les effets de la pollution aux GES sont assez importants pour obliger les dirigeants à prendre les mesures qui s’imposent pour limiter les effets des changements climatiques et pour préserver la santé de la population.

Ayant analysé plusieurs indicateurs, ces experts ont formulé des recommandations adaptées à chaque pays.

Ces recommandations visent à orienter les décisions des acteurs politiques.

Des chercheurs canadiens souhaitent que les effets des changements climatiques sur la santé fassent l’objet des préoccupations à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP25), en décembre 2019. Crédit : Istock

En ce qui concerne le Canada, plusieurs de ses spécialistes du domaine de la santé en lien avec les changements climatiques se sont également penchés sur la question. Les Dres Courtney Howard, Margot Parkes et Andrea MacNeil, ainsi que Chris Buse et Caren Rose, ont ainsi réalisé plusieurs constats qui ont conduit à la formulation de quatre recommandations destinées aux différents paliers gouvernementaux.

En résumé, ils mentionnent que le Canada figure dans le peloton de tête. C’est pourquoi ils invitent à « concevoir une initiative durable fondée sur des données probantes », pour réduire l’empreinte dans le secteur de la santé. Cela consistera à limiter la production des déchets et des émissions de GES, avec zéro comme cible d’ici à 2050 dans le secteur des soins de santé.

Ces chercheurs soulignent également que le Canada doit tirer des enseignements de l’expérience des violents feux de forêt survenus au cours des dernières années au pays, et qui ont forcé l’évacuation d’urgence de 440 000 Canadiens. Ces leçons devraient faire partie du Programme pancanadien d’intervention d’urgence.

100 % de ventes annuelles des véhicules légers à zéro émission de GES au Canada d’ici 2040

Les auteurs du rapport estiment que le secteur des transports au pays demeure fortement dépendant des combustibles fossiles, ce qui ne manque pas d’incidence sur la santé et l’environnement. C’est pourquoi ils recommandent que des mesures soient prises pour faciliter l’accélération des ventes de véhicules légers à zéro émission. Crédit : iStock

Pour préserver la santé de la population, le passage aux véhicules légers à zéro émission de GES devrait se faire de façon plus accélérée partout au pays, car le nombre de morts attribuables aux fines particules émanant du secteur des transports fortement dépendant des combustibles fossiles a dépassé les 1000 au pays, en 2015. L’objectif est d’atteindre la cible de 100 % de ventes annuelles de ces nouveaux véhicules à zéro émission d’ici 2040.

En dernier ressort, les dirigeants canadiens doivent placer la santé publique parmi les priorités budgétaires, avec un accent sur la santé des futures générations qui auront à subir les contrecoups des phénomènes météorologiques extrêmes, si rien n’est fait en ce moment pour leur éviter cette catastrophe. Leurs stratégies doivent viser également les populations les plus vulnérables, dont les Autochtones et autres habitants de régions à risque de développer des maladies infectieuses et autres pathologies, en raison des changements climatiques.

Il sera question pour les dirigeants canadiens de procéder à un arrimage de leurs stratégies, selon les exigences de l’Accord de Paris qui préconise une limitation du réchauffement climatique en dessous de 2 degrés Celsius.

« Le Canada a prouvé qu’il peut montrer la voie à suivre en établissant des objectifs clairs, comme il l’a fait pour l’élimination progressive des centrales au charbon en Ontario. Le secteur des soins de santé représente environ 4 % des émissions totales au pays. Il est temps d’établir un nouvel objectif et de réduire nos émissions à zéro d’ici 2050, comme l’exigent nos engagements à l’égard de l’Accord de Paris », a relevé Andrea MacNeil, coauteure du rapport et spécialiste en chirurgie du cancer, dans le communiqué.

 Source : Association médicale canadienne
Catégories : Environnement et vie animale, Santé, Société
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