Des immigrants
Photo Credit: CBC

Immigrer serait-il mauvais pour la santé?

Il semble que oui. À moins que vous ne décidiez de vous prendre en main et d’être actifs physiquement.

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Pierre Sercia

C’est en gros ce que peuvent retenir les nouveaux arrivants de l’étude La transformation des saines habitudes de vie des immigrants, le cas de l’activité physique chez des immigrants de première génération à Montréal, réalisée par le Laboratoire de recherche sur la santé et l’immigration de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Pierre Sercia est professeur au département de kinanthropologie de l’UQAM. Il a dirigé l’étude menée par Alain Girard, doctorant en sociologie à l’UQAM.

Pierre Sercia rappelle d’abord à Adrien Lachance quel était le postulat de départ de cette étude.

Écoutez

L’étude

L’étude constate qu’au départ les immigrants se déclarent être en bonne santé dans des proportions largement supérieures aux Québécois natifs. Cependant entre 3 et 5 ans après leur arrivée une dégradation de cet état de santé s’installe. Cette détérioration se manifeste principalement par une prise de poids, surtout chez les femmes. Celles-ci peuvent gagner de 4 à 5 kilos, en particulier dans les communautés du Maghreb et du sous-continent indien.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation dont une inadaptation au climat ou encore une réduction du temps libre. La priorité étant pour les nouveaux arrivants de trouver un travail et de s’installer dans leur nouvelle terre d’accueil.

L’hiver a un impact important sur l’activité physique des immigrants. En fait un des éléments significatifs relevés par l’étude est que les immigrants ne bougent pas assez durant la saison froide ce qui se traduit par une sédentarisation accrue. Mais le froid n’est pas le seul facteur ici. La perte des réseaux sociaux contribue à l’isolement, lequel réduit la motivation à sortir prendre l’air.

Changements dans les habitudes de vie

Le fait est qu’en s’installant ici les immigrants modifient globalement leurs habitudes de vie, ce qui inclut l’alimentation. Ainsi 41 % des répondants n’utilisaient jamais le micro-ondes avant d’immigrer, alors que 93 % en possédaient un aujourd’hui. Des données qui laissent croire que les nouveaux arrivants, comme les natifs, ont de moins en moins de temps à consacrer à la préparation de leurs repas.

L’étude nous apprend aussi qu’un bon pourcentage d’immigrants sont carrément en situation d’insécurité alimentaire. Une situation qui découle de la perte de revenus qui accompagne très souvent le processus d’immigration. Les plus touchés par cette réalité sont ceux et celles qui vivent au Québec depuis moins d’un an. Le taux d’insécurité alimentaire grimpe pour eux à 22 %.

Catégories : Immigration et Réfugiés, Santé, Société
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