file d'attente au bureau de vote de l'hotel de ville

À Whitehorse, les élections municipales se déroulent, pour la première fois, à l'aide d'une liste électronique d'électeurs ce qui permet aux résidents de voter dans n'importe quel bureau de vote.
Photo Credit: ICI Radio-Canada/Claudiane Samson

Pourquoi le vote électronique n’est-il pas généralisé?

Dans une ère où l’on peut acheter et faire des affaires par des moyens électroniques, le vote électronique n’est adopté que par une poignée de pays. Pourquoi cette méthode de « vote économique et efficace », selon ses défenseurs, n’est-elle pas généralisée?

Des pays émergents comme l’Inde et le Brésil ont été les pionniers dans l’adoption du vote électronique. Ils l’ont instauré respectivement en 1989 et en 1993. Les pays développés ont été moins pressés à s’y mettre, à l’exception de quelques provinces ou États.

Au Canada, une centaine de municipalités ontariennes ont proposé avec succès le vote électronique à leurs électeurs. Le Nouveau-Brunswick est la seule province canadienne qui a été tentée de l’utiliser, pour les élections provinciales 2014. Elle y a renoncé après une performance insatisfaisante.

Dans un récent colloque sur l’avenir des technologies aux élections, l’ancienne secrétaire d’État américaine Madeleine Albright considérait le vote électronique comme un gage de l’authenticité et de l’intégrité des votes, particulièrement dans des régions où les citoyens sont peu enclins à exercer leurs droits électoraux, à cause de leur manque de confiance dans le vote traditionnel, « manipulé par des partis politiques corrompus ».

Au-delà des réductions des coûts de l’organisation des élections, le vote électronique offre un moyen convivial et efficace aux électeurs, notamment ceux qui ont une mobilité réduite, les personnes âgées ou ceux qui ne peuvent pas se déplacer aux bureaux de vote. Il pourrait être un moyen pour stimuler le taux de participation aux élections, qui est en baisse.

Seulement « les perdants s’opposent au vote électronique »

Les autorités qui ont réfuté le vote électronique justifient leur refus par des soucis sécuritaires : les pirates informatiques peuvent pirater les votes et menacer ainsi l’intégrité d’un exercice fondamental de la vie politique démocratique. « Est-ce que vous voulez que les pirates de 4Chan décident de votre gouvernement », a déclaré le fondateur de Pirate Party à propos du vote électronique.

Élections Canada considère qu’actuellement « aucun modèle de vote à distance ou par Internet mis en œuvre ailleurs dans le monde n’est directement applicable au Canada ».

La réponse du Brésil et de l’Inde à ces craintes était notamment de ne pas connecter le dispositif électoral électronique à Internet. En Estonie, chaque électeur dispose d’un identificateur en ligne unique qui correspond à ses données biométriques et à sa signature électronique.

Selon Ali Diabacte, responsable d’un programme des Nations unies qui aide les pays en voie de développement à instaurer le vote électronique, « seulement les perdants s’opposent au vote électronique! »

Les ratés médiatisés du vote électronique n’ont pas non plus aidé à persuader les sceptiques, notamment lors des élections présidentielles américaines de 2000, où de 4 à 6 millions électeurs n’ont pas été enregistrés par les machines de vote électronique, accordant ainsi une victoire décisive et contestée à George W. Bush face au candidat démocrate Al Gore.

En dépit des avancées technologiques dans ce domaine, des ratés qui sont plus d’ordre opérationnel (les dispositifs de vote n’enregistrent pas correctement les votes par exemple) ont été rapportés récemment. Ils sont toutefois en baisse.

La généralisation du vote est tributaire en grande partie de la confiance des citoyens dans ce moyen de scrutin, de la volonté politique des partis politiques et de l’existence d’une solution technologique éprouvée qui garantit l’authenticité et l’intégrité des mêmes actions fondamentales d’un vote à la mitaine.

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Zoubeir Jazi

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Catégories : Internet, sciences et technologies, Politique
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