Richard Pound

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Photo Credit: Société Radio-Canada

Priver la Russie de JO en 2016 : le Canadien Richard Pound s’explique

« Pas d’athlètes russes à Rio, c’est le prix à payer » selon Richard Pound qui est celui qui a recommandé que la Russie ne soit pas autorisée à participer aux prochains Jeux olympiques.

L’avocat canadien qui est président de la commission d’enquête indépendante mandatée par l’Agence mondiale antidopage (AMA), a donc commenté lundi une partie des conclusions de son enquête entourant les allégations de corruption et de dopage organisé au sein de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).

Selon Richard Pound, la Fédération russe d’athlétisme devrait être suspendue des prochains Jeux olympiques à Rio, en 2016, si elle ne change pas sa façon de faire : « Si la Russie ne collabore pas de façon volontaire et commence à faire sa thérapie (sic), nous recommandons qu’il n’y ait pas d’athlètes russes en athlétisme aux Jeux de Rio. Ce sera le prix à payer », a dit l’avocat canadien.

Sa commission dit avoir « identifié des défaillances systémiques au sein de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme) et de la Russie » qui ont « empêché ou réduit » la mise en œuvre d’un programme de lutte efficace contre le dopage. Une pratique qui « n’aurait pu exister » sans l’aval du gouvernement russe.

Rapport bien accueilli… par l’agence mondiale antidopage

L’AMA a annoncé lundi à la suite de la conférence de presse de Richard Pound qu’elle accueillait favorablement le rapport.

« Bien que le contenu de ce rapport soit profondément troublant, a expliqué le président de l’AMA, Craig Reedie, l’enquête est extrêmement positive pour les sportifs propres, car elle donne lieu à d’importantes recommandations sur les moyens que peuvent – et doivent – prendre l’AMA et ses partenaires de la communauté antidopage. »

La Dre Christiane Ayotte de l'Agence mondiale antidopage avec un échantillon d'urine
La Dre Christiane Ayotte de l’Agence mondiale antidopage avec un échantillon d’urine © THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes

Destruction de preuves incriminantes?

Les Jeux de 2012 à Londres avaient vu 17 athlètes russes monter sur le podium (dont 8 pour recevoir la médaille d’or). La Russie avait terminé au deuxième rang des nations primées derrière les États-Unis. Ils étaient 18 aux Jeux de Pékin en 2008.

Or, l’AFP ajoute que dans le rapport de Richard Pound, il est écrit que les Jeux olympiques de Londres ont été « sabotés » par la présence d’athlètes dopés.

Un total de 1417 tests ont été en plus détruits par des responsables russes en décembre 2014, a précisé un responsable Interpol, assis hier en conférence de presse à la droite de Richard Pound.

Selon M. Pound, le ministre des Sports russes Vitaly Mutko devait savoir ce qui se passait. « M. Mutko est frustré, mais il savait que les entraîneurs dépassaient les limites. On ne peut pas prouver son implication par des documents, mais il est impossible de croire qu’il ne savait rien. Les autorités antidopage sont là pour protéger les athlètes, pas pour couvrir des résultats positifs. »

Vitali Moutko (ALEXANDER NEMENOV / AFP)
Vitali Moutko (ALEXANDER NEMENOV / AFP)

Niet à la suspension

Le ministre des Sports russe , Vitali Moutko, affirme que l’AMA « n’a pas le droit de suspendre » la Russie.

M. Moutko, signale que le problème du dopage en Russie n’est pas pire que dans d’autres pays, mais il ajoute que la Russie va tout de même « suivre » les recommandations de l’IAAF et de la commission de l’AMA.

La Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) donne pour sa part « jusqu’à la fin de la semaine » à la Fédération russe d’athlétisme pour répondre aux graves accusations portées contre elle.

Ben Johnson, le 27 septembre 1988
Ben Johnson, le 27 septembre 1988 © Getty Images/Ron Kuntz

Le saviez-vous?
La fois où c’était le Canada qui était visé dans une sale affaire de dopage
Le 24 septembre 1988, l’athlète canadien, Ben Johnson, dont la puissance musculaire avait été dopée par des stéroïdes, avait fracassé son propre record du monde au 100 m, l’une des épreuves les plus prestigieuses des Olympiques, en parcourant la courte distance en à peine 9,79 s. Deux jours plus tard, le CIO annonçait que l’urine de l’athlète prélevée lors d’un test antidopage contenait du stanozolol, un stéroïde anabolisant.
Renvoyé au Canada chez lui, Ben Johnson perdait la face mondialement, les images de son départ précipité faisant le tour de la planète.
Beaucoup de Canadiens ne lui ont jamais pardonné d’avoir sali la réputation de leur pays. Ce scandale a tout de même eu le mérite de provoquer une meilleure sensibilisation, ici et ailleurs, au phénomène du dopage sportif.
En mars 1993, Ben Jonhson a affirmé avoir été victime d’un coup monté aux Jeux de Séoul.
En 1999, il a été engagé pendant quelque temps par le dirigeant libyen Mouammar Khadafi comme préparateur physique de son fils, Al-Saadi.

Le scandale Ben Johnson – Les Archives de Radio-Canada

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Dopage dans l’athlétisme : la Russie se pose en victime – Le Monde

La Russie prête à collaborer – Paris Match

Catégories : International, Politique, Société
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