Québecor Média est l'un des quatre grands groupes médiatiques privés au Canada. Les autres sont Rogers, Bell et Chorus.

Québecor Média est l'un des quatre grands groupes médiatiques privés au Canada. Les autres sont Rogers, Bell et Chorus.
Photo Credit: PC / Ryan Remiorz

Les Québécois auraient-ils perdu le contrôle de leurs médias?

C’est la Bonne question que nous suggère une conversation que nous avons eue avec un jeune auditeur au Togo au coeur de l’Afrique de l’Ouest.

La réponse nous mène dans un premier temps inévitablement aux portes d’un organisme fédéral canadien officiellement indépendant des gouvernements et qui depuis des années dit surveiller les entreprises médiatiques au pays. Il s’agit du CRTC, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.

Mais en vérité, comme Canadiens ou Québécois, que savons-nous, nous-mêmes, de ses débuts, de ses succès historiques et de ses échecs retentissants parfois toujours actuels?

Écoutez
L’édifice de Rogers à Toronto.
L’édifice du géant médiatique canadien Rogers à Toronto. © PC/Darren Calabrese

Récemment, le CRTC a montrer ses muscles et tenté de menacer les médias

Il y a près d’un mois donc, le président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), Jean-Pierre Blais, s’est déclaré fatigué des cadres d’entreprises de diffusion qui invoquent des coffres vides pour justifier le fait de ne plus financer les nouvelles locales. Plusieurs doutent cependant de ses chances de succès pour faire plier dans une direction plus favorable aux consommateurs les quatre grands conglomérats médiatiques au Canada.

Jean-Pierre Blais © PC/Adrian Wyld/CP

La petite ville ontarienne de Cornwall proche de la frontière québécoise est un bon exemple de la dégradation de la situation. Les auditeurs des deux seules stations de la petite localité de 35 000 habitants ne peuvent plus obtenir de nouvelles régionales parlées depuis que ces stations de radio, toutes les deux propriétés du même conglomérat, ont mis fin il y a un peu plus d’un an à tous leurs bulletins d’information et licencié les employés qui y étaient affectés.

Devant des gens d’affaires, lors d’un discours au Canadian Club de Toronto, le président du CRTC a rappelé qu’en 2014, les chaînes de télévision ont dépensé à elles seules plus de 470 millions $ sur la programmation locale et des nouvelles régionales, mais que depuis on note un désinvestissement marqué dans ce secteur.

« J’ai écouté les Canadiens qui ont parlé avec intelligence et passion ( au CRTC à propos des nouvelles locales), alors que les dirigeants d’entreprises qui possèdent des yachts de luxe et des hélicoptères privés sont venus chercher des subventions au gouvernement », a déclaré Blais.

Le groupe médiaique torontois Corus Entertainment.
Le groupe médiaique torontois Corus Entertainment. © PC/Aaron Vincent Elkaim

Crise des médias locaux au Canada : des députés mènent l’enquête

Des députés fédéraux se penchent en ce moment sur la crise des médias locaux au Canada à travers les activités d’un comité parlementaire.

Ce comité s’attaque à un problème qui préoccupe le gouvernement canadien depuis très longtemps, bien avant que l’internet ne vienne renverser il y a quatre ou cinq ans, telle une boule de quille, tout l’environnement médiatique canadien.

Depuis des décennies donc, le rôle du gouvernement central via des organismes comme le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a été d’essayer de soutenir les médias locaux et de s’assurer que les citoyens aient accès à du contenu canadien.

Les députés siégeant au Comité permanent du patrimoine canadien se lancent maintenant dans une étude majeure sur la façon dont les Canadiens obtiennent leur information sur leur communauté et leur région, l’impact de la concentration des médias et la façon dont l’espace numérique se taille une place de titan dans tout cela.

Une autre série de fermetures de salles de nouvelles et les ennuis financiers de grands médias canadiens ont créé de l’intérêt envers la façon dont les législateurs peuvent aider le journalisme canadien à survivre.

Des journaux locaux en Ontario.
Des journaux locaux en Ontario. © Elizabeth Ryan

Le saviez-vous?
Un des bons coups du CRTC pour protéger les Canadiens
C’est bel et bien grâce au CRTC que les Canadiens ne sont plus obligés de recevoir des appels intempestifs de leurs commerçants.
Il possède, grâce à la surveillance exercée par le CRTC, une liste nationale de numéros de télécommunication exclus à laquelle ils peuvent ajouter leur propre numéro de téléphone.
Mise sur pied il y a 11 ans, en 2005, cette liste, à l’acronyme quel que peu rébarbatif de LNNTE, est une liste informatisée de numéros de téléphone de tous les Canadiens qui veulent réduire le nombre d’appels de télémarketing qu’ils reçoivent.
La plupart des organisations qui font des appels de télémarketing sont tenues de retirer de leurs listes d’appels les numéros de téléphone inscrits sur la LNNTE.
Les Canadiens ne désirant plus recevoir d’appels non sollicités inscrivent donc en ligne gratuitement leur numéro de téléphone dans cette base de données. Il est alors interdit aux vendeurs et autres agents de télémarketing d’appeler ces gens, sous peine d’amendes de 3000 à 15 000 $.
Il est toutefois possible de recevoir des appels non sollicités d’organismes de bienfaisance enregistrés de firmes de sondage, ou de partis politiques qui n’entrent pas dans le cadre de cette liste restrictive…images

RCI avec des informations de La Presse canadienne et Radio-Canada

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