Du bois d’oeuvre canadien.

Du bois d’oeuvre canadien.
Photo Credit: PC / PC/Jacques Boissinot

Bois d’œuvre : les forestiers canadiens contre une possible imposition de droits salés par les Américains

À quelques semaines de l’installation du nouveau président désigné des États-Unis, Donald Trump, à la Maison-Blanche, les membres du secteur forestier canadien se mobilisent pour faire face à une éventuelle imposition de droits sur le bois d’œuvre qui pourraient atteindre des sommets écrasants. C’est ainsi qu’ils se sont réunis dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour faire le point sur ce marché avec les États-Unis.

L’arrivée de Donald Trump au pouvoir annonce d’importants chamboulements dans le commerce international. Il a donné le ton de ce que sera sa présidence sur différents aspects de ce commerce qui retiennent particulièrement l’attention au Canada qui exporte une part importante de ses biens et services chez son voisin du sud.

En ce qui concerne spécifiquement le bois d’oeuvre canadien, ce sont 15 milliards de dollars de chiffres d’affaires annuels avec les États-Unis, des activités dans une vingtaine de communautés et près de 60 000 emplois qui sont directement ou indirectement reliés à ce secteur.

Il y avait une entente qui a pris fin au mois d’octobre 2015 et il fallait en négocier une nouvelle. Les négociations avec les producteurs américains ont été infructueuses et ces derniers ont déposé une pétition le 25 novembre 2016 pour imposer des droits compensatoires, soit des droits antidumping.

Le bois d’oeuvre continue d’être source de mésentente entre le Canada et les États-Unis.
Le bois d’oeuvre continue d’être source de mésentente entre le Canada et les États-Unis. © iStock
Renaud Gagné, du directeur du syndicat d’Unifor pour le Québec, le SCEP
Renaud Gagné, du directeur du syndicat d’Unifor pour le Québec, le SCEP © Radio-Canada

Renaud Gagné, le directeur du syndicat d’Unifor qui regroupe entre autres des travailleurs du secteur de la forêt et de la transformation du bois pour le Québec, a peur que cette imposition de droits atteigne jusqu’à 25 %. Cela serait catastrophique pour les exportateurs canadiens qui se mobilisent depuis plusieurs mois pour susciter des actions concrètes des paliers de gouvernements au Canada dans le but de soutenir cette industrie.

M. Gagné souligne que les travailleurs et travailleuses seront gravement touchés si rien n’est envisagé pour contrer les effets du protectionnisme affiché par le président désigné des États-Unis.

Dans le milieu forestier, l’on redoute notamment des pertes d’emplois massifs. Dans la lettre que le syndicat est sur le point d’adresser au premier ministre Justin Trudeau, l’on peut retrouver des doléances qui avaient déjà été formulées par le Fonds de solidarité (FTQ) :

  • La mise en place d’un programme spécial d’assurance-emploi pour protéger les salariés qui vont être touchés lors des fermetures;
  • L’accès à des garanties de prêts pour les entreprises;
  • Une campagne de promotion du régime forestier québécois;
  • Un plan d’action pour contrer l’industrie américaine, en faisant des démarches aux États-Unis.

C’est en prenant de telles mesures que les forestiers du Canada, qui sont déjà très affaiblis par les crises financières et immobilières de 2008, pourront survivre à ce qui s’apparente à une véritable guerre commerciale avec son voisin du sud, a affirmé Renaud Gagné.

Des employés d’une usine de bois d’oeuvre
Des employés d’une usine de bois d’oeuvre © ICI Radio-Canada
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