Le premier plan d’action du parti québécois pour la diversité est connu. Ce plan accorde la priorité au dialogue, à l’élargissement de la place de la diversité dans ce parti et surtout à la création d’un comité consacré spécifiquement à la diversité.
Le nouveau chef du parti québécois, Jean-François Lisée et son équipe sont engagés dans une véritable opération de charme vis-à-vis des communautés culturelles. L’annonce du plan d’action de ce parti, doublée de la présentation de la nouvelle conseillère spéciale pour la diversité, Évelyne Abitbol, s’inscrit dans le cadre de la stratégie de ce parti pour séduire les communautés.
Monsieur Lisée soutient que l’implication des communautés culturelles dans les débats et les projets du parti constitue la voix assurée vers le succès pour ce parti qui prépare activement la prochaine échéance électorale.
Notre objectif est double. Nous voulons, d’une part, établir un dialogue constant avec la diversité québécoise pour développer avec ses membres des politiques qui vont assurer le succès des Québécoises et des Québécois d’origines diverses. Nous voulons, d’autre part, élargir significativement la place des membres de la diversité au sein du Parti Québécois, pour qu’ils soient parties prenantes de nos débats et de nos projets. Carole Poirier est responsable de ces deux dossiers, et Évelyne est la personne idéale pour nous appuyer dans cette tâche
– Jean-François Lisée.
Une conseillère spéciale issue de la diversité pour un objectif stratégique
En choisissant une conseillère en matière de diversité au sein des communautés culturelles, le Parti Québécois espère toucher directement un électorat important et gagner les prochaines élections.
La porte-parole de ce parti en matière d’immigration et de communautés culturelles, Carole Poirier ne s’en cache pas, les prochaines échéances sont précieuses pour le Parti québécois qui entend faire feu de tout bois pour mobiliser les communautés culturelles dans le but d’atteindre les objectifs fixés.
Nous travaillons à la mobilisation des membres du Parti Québécois issus de la diversité et nous nous assurerons de leur contribution lors des congrès de circonscription. Nous avons également comme mandats la création d’un comité pour la diversité au sein des instances du parti, ainsi que, très prochainement, dans le cadre du caucus présessionnel, l’organisation d’une tournée des députés auprès des communautés. Plus globalement, notre objectif est d’intensifier le dialogue et de l’axer spécifiquement sur les enjeux de la prochaine élection.
– Carole Poirier.
Évelyne Abitbol : beaucoup d’expérience et des attentes élevées
La nouvelle conseillère spéciale pour la diversité est présentée comme une personne rompue au dialogue entre les civilisations, qui a abondamment travaillé au sein d’organisations internationales et dirigé les Relations gouvernementales et Affaires publiques à l’Université Concordia.
La Québécoise née en Afrique du Nord au Maroc a également cheminé au sein du Bloc québécois auprès de Lucien Bouchard et elle a représenté le Québec et le Maroc à la Fondation des trois cultures (chrétienne, musulmane et juive) à Séville.
Le Parti québécois espère qu’elle saura tirer avantage de cette riche expérience pour attirer des sympathisants issus non seulement de la diversité, mais aussi de la communauté anglophone du Québec.
Une tâche difficile pour un parti nationaliste parfois taxé de raciste
La stratégie des yeux doux pour s’attirer la sympathie des communautés culturelles et gagner les prochaines élections au Québec est certes importante, mais la tâche ne sera pas de tout repos pour ce parti dont le nationalisme a parfois heurté plus d’un. Certains allant même jusqu’à établir un parallèle entre le désir séparatiste de ce parti et le racisme.
Par ailleurs, bien que l’idée du débat sur la charte des valeurs québécoises proposé par le gouvernement de Pauline Marois dans le cadre des élections de 2014 soit à présent abandonnée, certaines communautés culturelles sont loin d’avoir oublié l’impact qu’aurait eu une telle charte sur leur liberté et leur inclusion au sein de la société.
Cette charte prévoyait entre autres l’interdiction du port des signes religieux ostentatoires comme le foulard ou la Kippa pour le personnel de l’État.
Bien que soutenues par certaines communautés, les propositions de la charte jugées discriminatoires avaient été vivement critiquées par d’autres et avaient soulevé une vague d’opposition des personnalités aussi bien à Ottawa que dans la province.
Le défi pour les responsables du Parti québécois est de réussir à convaincre les communautés culturelles sur le fait que la politique d’inclusion et non de division, de rassemblement et de tolérance est le socle sur lequel repose l’action de ce parti qui est à la quête d’appuis pour s’assurer une place au soleil lors des prochaines élections.
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