L'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche est source d'optimisme pour les grandes banques canadiennes
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Trump : une bonne affaire pour les banques canadiennes

La forte croissance économique anticipée aux États-Unis avec l’entrée en poste de l’administration de Donald Trump devrait profiter aux banques canadiennes présentes aux États-Unis. Mais leur optimisme reste mesuré.

Lors d’une conférence mardi à Toronto, le chef de la direction de la Banque TD, Bharat Masrani, a dit voir d’un bon oeil les points évoqués par l’entourage de Trump comme la réforme de l’impôt des entreprises, davantage de dépenses pour les infrastructures et un moins grand fardeau réglementaire pour l’industrie en général, pas seulement pour les banques. « Tout cela, a-t-il conclu, a un effet stimulant pour l’économie. »

Selon le chef de la direction de la Banque Royale (TSX:RY), Dave McKay, les politiques favorables à la croissance de M. Trump pourraient faire grimper les taux d’intérêt, ce qui serait un élément positif pour les activités américaines de son entreprise.

Le président et chef de la direction de la Banque Royale du Canada, David McKay.
Le président et chef de la direction de la Banque Royale du Canada, David McKay. © PC/Graham Hughes

Des politiques favorables à la croissance

« Nous voyons de bonnes occasions d’affaires sur le marché américain pour nos activités sur les marchés des capitaux, qui profitent d’un énorme élan », a expliqué M. McKay dans le cadre d’une conférence des chefs de la direction des banques canadiennes organisée par la Royale.

Mais des taux d’intérêt plus élevés ne seraient pas le seul élément profitable pour les activités américaines des plus grandes banques canadiennes. L’adoption de politiques favorisant la croissance de l’économie américaine pourrait avoir un effet d’entraînement sur la confiance des entreprises et des consommateurs, ce qui, en retour, pourrait faire croître l’activité de prêts des banques, selon plusieurs de leurs dirigeants.

« Manifestement, la nouvelle administration crée un environnement dans lequel nos clients sont beaucoup plus à l’aise pour discuter de l’investissement de capitaux, ou d’expansion de leurs activités », a observé le chef de la direction de la Banque de Montréal (TSX:BMO), Bill Downe.

Bill Downe, président et chef de la direction de BMO Groupe financier
Bill Downe, président et chef de la direction de BMO Groupe financier © PC/Adrian Wyld

Gare à une hausse exagérée des taux d’intérêt

Cependant, même si une hausse des taux d’intérêt était avantageuse pour la Banque TD, M. Masrani a fait une mise en garde au sujet de l’effet contraire que pourrait avoir une hausse trop prononcée des taux.

« Si les taux grimpent trop rapidement, cela va avoir un impact négatif sur l’économie parce que nous pourrions nous retrouver avec une sorte de ralentissement économique, a-t-il noté. Alors, il faut s’assurer que tout cela se fera de façon raisonnable. »

Le chef de la direction de la Banque CIBC (TSX:CM), qui participait lui aussi à la conférence, a pour sa part estimé qu’il était trop tôt pour prédire quelles politiques M. Trump mettra en place.

CIBC which made almost $4 billion in profit this fiscal year, came in for some criticiism for extremely generous reitrement packages in the millions of dolars for its top execs
Victor Dodig de la CIBC trouve que le discours protectionniste de Trump est loin d’être rassurant © Nathan Denette/Canadian Press)

Quelques incohérences

« Ce qui s’est produit avec la nouvelle administration qui s’en vient, c’est qu’elle a télégraphié certaines politiques », a observé M. Dodig.

« Il faut encore voir ce qui va être vraiment mis en place, ce dont cela aura l’air et le genre de bénéfice économique que cela va livrer. »

Selon Victor Dodig, certaines incohérences persistent dans les messages de la future administration Trump, notamment en ce qui a trait au protectionnisme et aux politiques commerciales.

« Je ne suis pas payé pour spéculer sur les administrations et les politiquesa affirmé M. Dodig. Nous sommes payés pour nous assurer que nous pouvons faire croître la valeur des actionnaires avec quelque personne que ce soit qui dirige les pays dans lesquels nous avons choisi de mener nos activités. »

(Avec La Presse canadienne)

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