Des manifestants qui militent en faveur du traitement éthique des animaux portent des masques de coyote alors qu’ils protestent contre la firme Canada Goose devant la Bourse de New York jeudi. (Mark Lennihan / Associated Press)

Des manifestants qui militent en faveur du traitement éthique des animaux portent des masques de coyote alors qu’ils protestent contre la firme Canada Goose devant la Bourse de New York jeudi. (Mark Lennihan / Associated Press)

Flanqué de protestataires contre la cruauté animale, Canada Goose fait son entrée en bourse à New York

Des militants portant des masques de coyotes et des citoyens prônant le traitement éthique des animaux ont protesté jeudi contre l’offre publique initiale de la marque canadienne de veste de luxe Canada Goose à New York et à Toronto.

© CBC

Fondée à Toronto il y a 60 ans, Canada Goose a la réputation de fabriquer certains des manteaux les plus chauds du monde.

Ses vêtements sont appréciés tant des randonneurs en Antarctique que des amateurs de mode.

Mais des voix s’élèvent depuis deux ans pour qu’elle renonce à certains procédés de fabrication qui entraîne la mort de milliers de coyotes chaque année au Canada.

Les défenseurs des droits des animaux visent Canada Goose et son utilisation de la fourrure de coyote qui recouvre l’intérieur des manteaux d’hiver de l’entreprise.
Les défenseurs des droits des animaux visent Canada Goose et son utilisation de la fourrure de coyote qui recouvre l’intérieur des manteaux d’hiver de l’entreprise. © CBC

Le plan d’intervention de PETA

Le groupe des droits des animaux PETA a décidé hier non seulement de protester devant les bourses de New York et de Toronto, mais aussi d’acheter 230 des actions offertes et d’investir 4 000 $ US dans Canada Goose à la Bourse de New York.

Le but est de détenir suffisamment d’actions de la compagnie pour influencer les prises de décision ou les propositions avancées par les actionnaires de Canada Goose. PETA estime qu’il doit détenir au moins 4000 $ d’actions pour arriver à ses fins.

PETA a utilisé cette tactique avec succès depuis 1987 pour effectuer des changements au sein d’entreprises comme Procter & Gamble, McDonalds, DuPont et General Electric. PETA a également utilisé cette tactique pour faire pression sur les entreprises de mode de luxe comme Lululemon et Hermès.

Une usine de fabrication de manteaux de Canada Goose, Ontario, 2012 Photo : Nathan Denette/CBC
Une usine de fabrication de manteaux de Canada Goose, Ontario, 2012 Photo : Nathan Denette/CBC

Utiliser de la fourrure de coyote n’est pas cruel, c’est fonctionnel

PETA

« Nous ne chercherons pas à changer nos plans (d’utilisation de fourrure) en réponse à une minorité bruyante », a prévenu le grand Patron de Canada Goose Dani Reiss.

Le dirigeant fait valoir que Canada Goose utilise depuis longtemps des plumes de duvet de canard et de la fourrure de coyote pour fabriquer ses manteaux, une pratique qu’elle défend pour sa « raison d’être fonctionnelle ».

« En plus de cela, nous fabriquons beaucoup de manteaux, a-t-il ajouté. Plusieurs de nos manteaux n’ont pas de fourrure. Nous savons que le port de différents produits est un choix personnel et nous offrons des produits pour tout le monde.»

Rien n’arrête le commerce

L’entreprise torontoise, qui vend notamment des parkas de 900 $ dont le capuchon est bordé de fourrure, réalisait hier donc avec un grand succès un premier appel public à l’épargne de 20 millions d’actions au prix de 17 $ par action. Une opération évaluée à 340 millions.

Or, l’affaire a été un franc succès : l’action de Canada Goose, négociée sous le symbole boursier GOOS, a bondi à 23,86 $ dès l’ouverture de la séance à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 21,53 $.

Les revenus de Canada Goose se sont établis à 290,8 millions pour son exercice financier 2016, tandis que son bénéfice net s’élevait à 26,5 millions, selon les documents déposés auprès des autorités boursières.

Bourse de New York hier
(Richard Drew/Associated Press) © (Richard Drew/Associated Press)

Un peu d’histoire…
– Fondée à Toronto en 1957 par Sam Tick, le grand-père de l’actuel président et chef de la direction, Dani Reiss, Canada Goose a d’abord porté le nom de Metro Sportswear.
– À l’origine, la société se spécialisait uniquement dans les habits de motoneige, les vestes de laine et les imperméables.
– Elle a conçu son premier parka d’expédition dans les années 1980, avec l’idée qu’il puisse être assez chaud pour permettre d’affronter les conditions frigorifiques rencontrées par les scientifiques et les randonneurs qui travaillent en Antarctique.
– Ces dernières années, ses manteaux ont gagné en popularité auprès des personnes à l’affût des tendances de la mode.

Fondée à Toronto il y a 60 ans, Canada Goose a la réputation de fabriquer certains des manteaux les plus chauds pour la saison froide. Ses vêtements sont appréciés tant des randonneurs en Antarctique que des amateurs de mode.
Fondée à Toronto il y a 60 ans, Canada Goose a la réputation de fabriquer certains des manteaux les plus chauds pour la saison froide. Ses vêtements sont appréciés tant des randonneurs en Antarctique que des amateurs de mode. © La Presse canadienne

Canada Goose en 2017

Disponibles dans 36 pays et popularisés par des célébrités comme Daniel Craig et Kate Upton, les produits Canada Goose sont vendus par des distributeurs autorisés au Canada et à l’étranger ainsi que sur le site Internet de l’entreprise.

Canada Goose compte aujourd’hui deux magasins de vente au détail à Toronto et à New York. Selon M. Reiss, la société a l’intention d’ouvrir de 15 à 20 magasins de plus dans le monde au cours des trois prochaines années, dans le cadre d’un programme d’expansion qui devrait notamment comprendre la Chine.

Le chef de la direction estime que le fait d’être présent dans plusieurs pays et de diversifier la production – notamment avec des vêtements pour le printemps et des accessoires comme des tuques – devrait aider Canada Goose à soutenir ses ventes pendant les hivers plus chauds.

« Les modèles des conditions météorologiques mondiales changent. Ils sont plus imprévisibles qu’ils ne l’ont jamais été par le passé. Tokyo est un marché très, très vigoureux pour nous. Nous avons beaucoup de clients fidèles là-bas. Le mercure n’y descend presque jamais au-dessous zéro et il n’y neige presque jamais », a noté M. Reiss.

RCI avec Radio-Canada, La Presse canadienne, CBC

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Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International, Société
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