Omar Khadr

Omar Khadr
Photo Credit: CBC

10 M$ à Omar Khadr : la décision heurte les Canadiens alors que le Barreau du Québec en appelle à un devoir de mémoire

Un sondage qui vient d’être publié indique que la majorité des Canadiens serait défavorable à l’idée de verser 10 millions de dollars en guise de compensation à l’ex-enfant-soldat Omar Khadr. Le Barreau du Québec, qui a pris acte de la déclaration d’excuses du gouvernement fédéral, salue ce geste, bien qu’il arrive tardivement.

Le règlement à l’amiable critiqué

Le gouvernement fédéral a indiqué la semaine dernière avoir conclu une entente avec M. Khadr. Ce qui est connu jusqu’à présent, c’est le fait que des excuses officielles lui ont été présentées.

En ce qui concerne le possible versement de la somme de 10 millions à titre de dédommagement, rien n’est encore confirmé du côté d’Ottawa. Mais dans l’opinion, l’idée que l’argent public ait pu ainsi être versé à un homme qui est perçu négativement par la majorité des Canadiens apparaît comme une pilule amère à avaler.

En effet, selon le sondage qui a été mené par l’institut Angus Reid, 64 % des Canadiens pensent qu’Omar Khadr demeure un homme dangereux, « une potentielle menace radicale ». Tandis que seulement 32 % se sont prononcés en faveur d’une compensation financière.

Ils sont 71 % à penser que le gouvernement est allé trop vite en affaire en prenant la responsabilité de présenter des excuses, alors qu’il aurait pu laisser la cour décider de la conduite à tenir en pareille circonstance.

Parallèlement, 74 % estiment qu’il y a eu des maladresses au moment de son arrestation parce qu’il aurait pu être traité comme un enfant-soldat, par conséquent admis à suivre des programmes de réhabilitation, plutôt que de se retrouver au fond d’une cellule.

Le paradoxe découle du fait que 34 % seulement des Canadiens pensent qu’il a eu un traitement injuste, alors que 42 % affirment qu’ils n’en sont pas certains.

Sondage effectué du 7 au 10 juillet 2017, auprès de 1512 Canadiens, avec une marge d’erreur de 2,5 %, 19 fois sur 20.

Omar Khadr en 2003
Omar Khadr en 2003 (Archives)

Barreau du Québec : « le Canada avait violé certains droits fondamentaux d’Omar Khadr »

Le bâtonnier du Québec, Paul-Matthieu Grondin © Barreau du Québec

Dans un entretien avec Alice Chantal Tchandem, le bâtonnier du Québec, Paul Mathieu Grondin, a déclaré que le Barreau a pris acte de la déclaration d’excuses du gouvernement fédéral. Il a par ailleurs salué ce geste, bien qu’il arrive tard.

Le bâtonnier a souligné l’implication du barreau dans la dénonciation du traitement qui avait été infligé au jeune Khadr, à la prison de Guantanamo, par les autorités américaines.

M. Grondin a indiqué que cette détention était une violation des règles fondamentales du droit et de la charte canadienne des droits et libertés.

Il a également rappelé le rôle du Barreau comme intervenant devant la Cour suprême du Canada qui avait rendu un jugement en 2010 reconnaissant que le pays avait violé certains droits fondamentaux de l’enfant-soldat, notamment le droit à la liberté et à la sécurité.

Écoutez

RCI avec Radio-Canada et le Barreau du Québec

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Catégories : Politique, Société
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