Une fillette joue à un jeu dans une garderie. Photo : La Presse canadienne/DARRYL DYCK

400 M$ font cruellement défaut aux services à la petite enfance au Québec : les chefs de partis interpellés

À quelques jours des élections au Québec, un débat sur l’éducation à la petite enfance aura lieu mardi à l’initiative de l’Association québécoise des Centres de la petite enfance (AQCPE), en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ). Sonia Éthier, la présidente de la CSQ, et ses collègues ont saisi cette occasion pour réitérer leurs attentes envers les différents partis politiques en lice.

Revenir au tarif unique, quel que soit le revenu familial

Sonia Éthier estime que la modulation des tarifs de garderie dans les CPE a créé une véritable migration des familles des réseaux publics vers les établissements privés, ce qui coûte environ 500 millions de dollars chaque année à l’État. Pourtant, les niveaux d’encadrement ne sont pas les mêmes.

Elle souhaite qu’il y ait une étroite collaboration entre les services éducatifs publics en petite enfance et le réseau scolaire, notamment dans le dossier de la maternelle à 4 ans.

Par rapport à ce dossier, Sonia Éthier rappelle la position de la Centrale des syndicats du Québec qui a toujours été de faire en sorte que cette option intervienne en complémentarité avec les services éducatifs qui existent déjà, notamment parce qu’ils sont offerts aux enfants qui proviennent de milieux défavorisés et présentent des indices de vulnérabilité plus importants.

La nouvelle présidente de la CSQ Sonia Éthier.

La présidente de la CSQ, Sonia Éthier Photo : Radio-Canada

Pour que tous les enfants de 4 ans soient traités de la même façon, Mme Éthier recommande au prochain gouvernement de faire en sorte que les enfants qui ne sont ni en milieu familial, ni en CPE, ni en maternelle 4 ans fréquentent un service éducatif dès leur plus jeune âge. Les enfants sont très sensibles à certains concepts importants pour leur apprentissage avant 4 ans : langage, numératie, compréhension des noms, etc. C’est pour cela qu’il faut mettre l’accent sur les services éducatifs à la petite enfance à bas âge, notamment en milieu familial ou en établissement.

Pour que la complémentarité soit effective entre les services éducatifs publics en petite enfance et le réseau scolaire, Sonia Éthier souligne que les syndicats ont créé un concept sur la transition, en mettant en place des agents pivots qui sont sous la responsabilité des commissions scolaires. Ces agents ont pour rôle d’aller à la rencontre des parents qui ont des enfants ne fréquentant aucun service éducatif à la petite enfance, pour créer des liens et faire le pont entre ces milieux familiaux et l’école. Cela permet d’assurer une belle transition entre les milieux familiaux et les centres de la petite enfance.

 Écoutez 

Un bébé, vu de haut, joue avec des blocs LEGO.

Malgré les efforts déployés par le gouvernement au cours des dernières années pour la création de places en centres de la petite enfance (CPE), trouver une place de garderie demeure un casse-tête pour plusieurs familles dans certaines régions. Photo : iStock/santypan

Nécessité d’un réinvestissement

Les partis doivent aussi veiller à ce qu’il y ait plus de places disponibles pour permettre l’accessibilité des familles au réseau qui mise davantage sur la qualité des services.

Rappelant que les centres de la petite enfance et les services éducatifs en milieu familial régis et subventionnés sont importants dans la chaîne de l’éducation des tout-petits, la présidente de la CSQ souligne l’importance de les doter de ressources adéquates pour assurer leur développement.

À titre de rappel, elle relève que l’ensemble du réseau a été privé depuis quelques années de plus de 400 millions de dollars, ce qui a plombé la plupart des initiatives visant l’encadrement et l’épanouissement des tout-petits dans toute la province.

« Pour nous, il est clair que les centres de la petite enfance (CPE) et les services éducatifs en milieu familial régis et subventionnés sont le premier maillon de l’éducation. En ce sens, nous devons nous assurer que les éducatrices qui y œuvrent, en installation comme en milieu familial, disposent des ressources adéquates pour contribuer au développement des tout-petits et leur assurer les services dont ils ont besoin », souligne la présidente de la CSQ, Sonia Éthier.

Des enfants écoutent une éducatrice leur faire la lecture.

Des enfants en CPE (archives) Photo : Radio-Canada/Josée Ducharme

La CSQ et la FIPEQ-CSQ demandent aux partis de s'engager à :
Revenir à un tarif unique et donc de mettre fin à toute modulation des frais.

Garantir un réinvestissement suffisant pour que chaque enfant ait sa place dans le réseau public et que les services soient au rendez-vous pour les enfants à besoins particuliers.

Assurer la complémentarité entre les services éducatifs publics en petite enfance et le réseau scolaire, notamment dans le dossier des maternelles 4 ans.

Les leaders syndicales invitent les porte-parole des partis politiques qui prendront part au débat ce soir à défendre ces revendications qui sont un enjeu majeur pour les services éducatifs à la petite enfance.

À lire aussi :

Catégories : Politique, Société
Mots-clés : , , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.