Un voyage entrepris au mois de janvier 2013 vient de se conclure à Ottawa la capitale nationale du pays, face au Parlement canadien. Un petit groupe de membres de la Première Nation de Whapmagoostui, dans le territoire d’Eeyou Istchee, au Nunavik décidés à faire valoir leurs droits ancestraux ont décidé d’entreprendre cette marche longue de 1 500 kilomètres en mettant le cap, à pied, vers le Parlement canadien.

Ces autochtones de la communauté crie du Nord du Québec n’ont pas eu la chance de rencontrer sur la colline Parlementaire le premier ministre du Canada qui était appelé à assister à l’arrivée en sol canadien, de deux pandas chinois. Une attitude qui a soulevé l’ire des membres de l’opposition au gouvernement canadien.
« J’ai fait cette marche pour ma propre guérison… »
Le groupe des sept qui a entrepris cette longue marche chaussé de raquettes a récolté de nombreux appuis sur sa route et plusieurs dizaines de participants, essentiellement des jeunes, sont arrivés à Ottawa lundi, accueillis sur la colline parlementaire par une foule de quelques milliers de personnes. « J’ai fait cette marche pour ma propre guérison, en pensant à tous les défis que j’allais rencontrer dans ma vie », a lancé l’un des marcheurs du groupe des sept, Raymond Kawapit, dans sa langue maternelle autochtone.
Geordie Rupert, qui a marché chaque kilomètre entre sa communauté du Grand Nord et la capitale nationale, a éclaté en sanglots après avoir remercié tous ceux qui les ont soutenus.

La plupart des jeunes avaient de la difficulté à contenir leurs émotions lorsqu’ils s’adressaient à la foule. Les marcheurs s’étaient d’abord arrêtés tout près du parlement, sur l’île Victoria, là où Theresa Spence avait tenu sa grève de la faim.
« …votre main tendue pour la réconciliation est ce que je vais ramener avec moi au Parlement »
Par leur geste, ces jeunes ont dit souhaiter montrer leur unité et le dynamisme de la nouvelle génération autochtone et réclament aussi le respect de leurs territoires traditionnels. Matthew Coon Come, ancien chef national de l’Assemblée des Premières Nations, était sur place pour les féliciter. « Vous avez atteint vos objectifs, à la manière des Cris », a-t-il lancé.
Le député néo-démocrate autochtone Roméo Saganash, flanqué de plusieurs membres du caucus de son parti ainsi que du chef Thomas Mulcair, a résumé l’action des jeunes en affirmant que « votre main tendue pour la réconciliation est ce que je vais ramener avec moi au Parlement ».
De son côté, le ministre des Affaires autochtones, Bernard Valcourt, qui vient d’hériter de ce ministère a promis de les écouter pour parler de leurs défis, mais aussi des meilleurs moyens à prendre pour régler les problèmes vécus par tous les autochtones au pays. Nous reconnaissons et prenons note de la détermination de ces jeunes marcheurs et nous les félicitons pour leur engagement visant à s’attaquer aux problèmes des nations autochtones » a-t-il ajouté plus tard à la Chambre des communes.
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