Un avion de la compagnie Sunwing dans le ciel canadien.

Un avion de la compagnie Sunwing dans le ciel canadien.
Photo Credit: flickr.com

Il y aurait trop d’aviateurs étrangers aux commandes des avions canadiens

Plusieurs pilotes canadiens sans emploi sont mécontents.

Le principal parti d’opposition au Parlement canadien, le Nouveau Parti Démocratique (NPD) ajoute sa voie au concert de protestations de certains pilotes canadiens qui dénoncent l’embauche de pilotes étrangers par les compagnies canadiennes d’aviation.

Plusieurs pilotes canadiens auraient en ce moment du mal à se trouver du travail. Mais, depuis deux ans, des compagnies au Canada embauchent régulièrement des pilotes grâce notamment au programme fédéral canadien de travailleurs étrangers temporaires (PTET).

Ce programme permet à des employeurs canadiens d’utiliser des travailleurs étrangers pour répondre à des besoins immédiats en matière de main-d’œuvre lorsqu’ils n’arrivent pas à trouver des citoyens canadiens ou des résidents permanents pour faire le travail. Mais le PTET a mauvaise presse au Canada depuis une dizaine de jours alors qu’il a été révélé que la Banque Royale du Canada vient de faire appel à près d’une quarantaine de travailleurs de l’Inde – tout de suite après avoir congédié des Canadiens qui occupaient les mêmes emplois. Depuis 2002, le programme des travailleurs temporaires étrangers a triplé de volume.

Des économies dans le ciel canadien grâce aux pilotes étrangers

Selon le NPD et les regroupements de pilotes, leurs employeurs détournent la fonction première du PTET pour éviter de payer la formation spécialisée que doivent suivre les pilotes afin de pouvoir faire voler différents types d’appareil. Le prix de ces cours peut s’élever à plusieurs dizaines de milliers de dollars par pilote, par type d’avion.

Selon un pilote d’Air Transat Gilles Hudicourt, une compagnie aérienne du pays embaucherait en ce moment 70 % de ses effectifs à l’étranger. Dans certains cas, ces pilotes provenant de l’étranger seraient payés le tiers du salaire des Canadiens.

Résultat : des pilotes canadiens mis à pied n’arrivent plus à se trouver du travail et doivent à leur tour s’expatrier.

Sunwing Airlines est pointée du doigt. Sunwing est une compagnie de vacances et de loisirs du Canada qui offre des vols à prix réduits et des forfaits vacances à partir des grands centres urbains canadiens vers notamment Cuba, la République dominicaine, le Mexique, la Floride et Las Vegas.
Sunwing Airlines est pointée du doigt. Sunwing est une compagnie de vacances et de loisirs du Canada qui offre des vols à prix réduits et des forfaits vacances à partir des grands centres urbains canadiens vers notamment Cuba, la République dominicaine, le Mexique, la Floride et Las Vegas © CBC

La compagnie Sunwing particulièrement visée

C’est le transporteur canadien Sunwing qui est principalement visé par les critiques des pilotes. Cet hiver, la flotte de Sunwing est passée de 10 à 30 avions et le transporteur a choisi d’engager plus de 200 pilotes étrangers pour combler ses besoins.

Sunwing soutient qu’en hiver, il manque de pilotes canadiens formés pour conduire les Boeing 737 de sa flotte. Pour combler ses besoins, la compagnie doit investir entre 25 000 et 40 000 $ pour former un seul pilote canadien. Elle n’aurait donc pas le choix d’engager des étrangers.

« Imaginez un chirurgien cardiaque qui se présente pour un emploi alors que nous, on cherche un neurochirurgien, et qui nous demande de le former pour opérer au cerveau », explique Mark William, président de Sunwing Airlines. « On le veut bien, mais dans les faits, nous, on n’a ni le temps ni les ressources nécessaires pour réaliser toutes ces formations-là », poursuit-il.

Pour en savoir plus, regardez notre reportage

http://ici.radio-canada.ca/widgets/mediaconsole/medianet/6664596

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