Le fardeau fiscal total de la famille canadienne moyenne a augmenté de 1 787 % depuis 1961.
Photo Credit: Radio-Canada

43 % de l’argent des Canadiens accaparé par les taxes en 2012

Le budget des familles canadiennes est davantage consacré aux impôts et aux taxes qu’aux besoins fondamentaux, comme la nourriture, les vêtements et le logement, selon une nouvelle étude publiée par l’Institut Fraser, un organisme de recherche et de formation non partisan et indépendant.

Selon l’Indice d’imposition du consommateur canadien, en 2012, le ménage moyen gagnait 74 113 $ et payait 31 615 $ en impôts et en taxes, ce qui représente un fardeau fiscal de 42,7 % du revenu total.

L’institut analyse la charge fiscale de la famille canadienne moyenne depuis 1961. En 50 ans, les sommes payées par les contribuables à l’échelle fédérale, provinciale et municipale ont triplé, indique Filip Palda, professeur titulaire à l’École Nationale d’Administration publique (ENAP) et associé de l’Institut Fraser.

«Quand vous allez remplir votre voiture avec l’essence, les trois quarts sont des taxes que vous payez» ­­–  Filip Palda, professeur titulaire à l’École Nationale d’Administration publique.

Cela comprend notamment l’impôt sur le revenu, les taxes de vente, les impôts fonciers, les cotisations à l’assurance-emploi et aux régimes publics de retraite, de même que les impôts « cachés » comme les droits d’importation, les impôts sur les bénéfices et les taxes sur l’essence.

«Quand vous allez remplir votre voiture avec l’essence à la pompe, les trois quarts sont des taxes que vous payez», explique M. Palda.

Le fardeau fiscal a augmenté de 1 787 % depuis 1961, une croissance qui dépasse celle du coût du logement (1 290 %), des vêtements (607 %), de la nourriture (578 %), ainsi que l’indice des prix à la consommation (675 %).

Les déficits gouvernementaux deviendront des impôts

Malgré ces lourdes dépenses, la situation budgétaire de la famille canadienne n’est pas critique.

« La famille canadienne se situe toujours au milieu de l’OCDE (NDLR : l’Organisation de Coopération et de Développement économiques], c’est-à-dire, les pays de l’Europe, de l’Amérique du Nord… Comparée à d’autres pays, la situation [du Canada] n’est pas trop pire», dit M. Palda.

Il avertit cependant qu’il « ne faut pas trop se péter les bretelles [car] chaque fois qu’il y a un déficit gouvernemental, en bout de ligne ça va être payé en impôts ou en taxes.»

Des nouvelles politiques d’imposition

L’Institut Fraser prône l’élimination des impôts et des taxes, au profit d’une simple taxe de vente.

« [Avec une simple taxe, la taxe sur la valeur ajoutée], il y a moins d’évasion fiscale, il n’y a pas autant d’effort à essayer de remplir les formulaires d’imposition et  il y a moins d’effet de découragement sur l’effort », explique M. Palda.

Filip Palda croit que le Canada a une « petite fenêtre de temps » pour accomplir ce changement.

« Nous, on n’est pas aussi stressé et politisé qu’aux États-Unis ou l’Europe, où ils sont vraiment en panique et cherchent toute sorte de moyens tout simplement d’augmenter leurs revenus, et pas de réformer la manière dont ils prélèvent. »

M. Palda ajoute cependant que le Canada n’a pas encore « un politicien… apte à vendre une idée pas facile à accepter à la surface ».


Les chiffres de l’Indice d’imposition du consommateur canadien, de l’Institut Fraser:

  • En 2012, la famille canadienne moyenne (qui comprend tant les familles que les personnes vivant seules) gagnait 74 113 $ et payait 31 615 $ en impôts et en taxes, ce qui représente un fardeau fiscal de 42,7 % du revenu total.
  • En 1961, la famille canadienne moyenne gagnait un revenu de 5 000 $ et payait des impôts et des taxes totalisant 1 675 $, soit 33,5 % du revenu total.

Filip Palda, professeur titulaire à l’École Nationale d’Administration publique s’est entretenu avec Gilda Salomone sur les plus récentes données de l’Indice d’imposition du consommateur canadien, publié par Institut Fraser.

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Liens externes:
Institut Fraser

Catégories : Économie, Société
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