Des Mayas Ixil manifestent pour réclamer justice
Photo Credit: James Rodriguez / mimundo.org

Guatemala: procès de l’ex-dictateur Rios Montt annulé

Le plus haut tribunal guatémaltèque ordonne que le procès pour génocide de l’ancien dictateur Efrain Rios Montt soit confié à une juge qui désire qu’on le reprenne depuis le début.

Ce dernier rebondissement révèle qu’après 30 ans le Guatemala peine toujours à refermer les plaies de la répression exercée par le régime de l’ex-dictateur Efrain Rios Montt. De 1982 à 1983, sous sa gouverne, les forces militaires ont exercé une violente répression des opposants, en particulier les Mayas Ixil. Cet épisode est l’un des plus sanglants de la guerre civile guatémaltèque qui s’est déroulée de 1960 à 1996.

Efrain Rios Montt doit aujourd’hui répondre de ses actes devant une cour de justice. C’est d’ailleurs la première fois qu’un chef d’État subit un procès devant un tribunal de son pays pour génocide. Son chef de l’intelligence militaire durant la même époque, Rodriguez Sanchez, est également accusé.

Marie-Dominik Langlois, coordonnatrice du Projet Accompagnement Québec-Guatémala, parle avec Adrien Lachance de ces événements tragiques dans l’histoire guatémaltèque.

Écoutez
null
Marie-Dominik Langlois © Fernando Calderon

Le procès est l’aboutissement d’une longue démarche judiciaire commencée il y a plus de dix ans.

Une enquête a alors formellement été ouverte à la suite du dépôt d’une plainte portant sur la disparition de plus de 1 770 Mayas Ixil à la faveur d’opérations militaires dont il est allégué qu’elles ont été planifiées par les accusés et menées contre des civils.

Cependant, preuve que la société guatémaltèque demeure profondément divisée, le plus haut tribunal du pays a ordonné que le procès soit annulé et confié à la juge Carol Patricia Flores, qui désire qu’il soit repris depuis le début. La juge Flores avait ordonné le 18 avril l’annulation du procès.

Elle était le juge d’instruction au départ des procédures, mais avait été remplacée, un avocat de la défense ayant émis des doutes sur son impartialité. Remise en poste par la Cour constitutionnelle, la magistrate a statué que tous les événements survenus depuis novembre 2011, mois où on lui avait demandé de quitter, étaient annulés.

Otto Pérez Molina, un général retraité, est président de la République depuis le 14 janvier 2012. Le 5 juillet 2011, trois militants des États-Unis et l’organisation indigène Waqib Kej ont présenté à Juan Méndez, le rapporteur spécial des Nations unies contre la torture, une « lettre d’allégation ». Dans celle-ci, ils affirment que Pérez a été impliqué dans la pratique systématique de la torture et les actes de génocide pendant la guerre civile.

Catégories : International, Politique, Société
Mots-clés : , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.