Roger et Spirit ont élu domicile à la tour Roger-Gaudry de l’Université de Montréal en 2008. Ce couple de faucons pèlerins est devenu depuis la vedette d’une sorte de téléréalité animale puisqu’ils sont sous le regard de caméras web installées près de leur nichoir.
Les faucons pèlerins, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne fuient pas l’environnement urbain. Ils y choisissent de faire leur nid en hauteur afin de bien protéger leurs oeufs. La tour Roger-Gaudry fait ainsi en quelque sorte office de falaise artificielle.
Adrien Lachance discute avec Alexandre Beaudoin, conseiller en biodiversité à l’Université de Montréal et ornithologue amateur, de la vie très publique de Roger et Spirit.
ÉcoutezCombien d’oisillons cette année?
C’est la question qui est sur toutes les lèvres des ornithologues, amateurs ou professionnels. Cette année on ignore le nombre d’oeufs pondus mais il pourrait y en avoir jusqu’à six aux dires des plus optimistes.
Ève Bélisle, surnommée la «marraine des faucons pèlerins», estime que les éclosions des oeufs du couple pourraient survenir à la mi-mai.
Roger, ainsi nommé en référence au nom du pavillon, Roger-Gaudry, et Spirit, un faucon né aux États-Unis qui s’est réfugié très jeune au Canada, ont déjà donné naissance à six oisillons dans le passé.
Issu de cette union: un couple incestueux frère-soeur qui a survécu et s’est installé à l’échangeur Turcot à Montréal, le grand échangeur routier de la ville.
Un nichoir fait sur mesure
Une équipe de bénévoles a fabriqué pour Roger et Spirit un nichoir à trois côtés, muni d’un toit. On pourrait presque même parler d’un nichoir de luxe pour ce couple. Le couple a quitté son nid un temps, pendant des travaux de réfections sur le toit en cuivre de l’université. Ils ont alors opté temporairement pour l’Oratoire Saint-Joseph, haut lieu de pèlerinage catholique situé non loin de l’Université de Montréal.
Caractéristiques de l’espèce
Le faucon pèlerin est une espèce de rapaces robuste, de taille moyenne, réputé pour être l’oiseau le plus rapide du monde en piqué. Ses proies sont presque exclusivement des oiseaux, mais certains individus peuvent également s’attaquer à de petits animaux terrestres.
L’aire de répartition de l’espèce s’étend sur 10 000 000 km2. Elle compte une vingtaine de sous-espèces et c’est l’un des oiseaux dont l’aire de dispersion est la plus importante au monde. L’espèce est en effet présente sur tous les continents sauf l’Antarctique.
Les populations ont très fortement diminué après la Seconde Guerre mondiale, en particulier du fait de la pollution au DDT, un pesticide de synthèse. Depuis sa protection dans les années 1970, ses populations sont à nouveau en expansion.
La durée de vie dans la nature est en moyenne de 13 ans. En captivité certains individus ont cependant vécu jusqu’à 25 ans.
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