Un nouveau programme fédéral facilitera la recherche de solutions basées sur la génomique —l’étude du matériel génétique de tous les êtres vivants — à des problèmes du quotidien.
Le Programme de partenariats pour les applications de la génomique (PPAG) vient d’être annoncé para le gouvernement fédéral et Génome Canada. Doté d’un budget de 90 millions, il facilitera la collaboration entre les chercheurs en génomique et des partenaires dans les domaines de la santé, de l’industrie, de l’administration publique et des organismes sans but lucratif.
« Aujourd’hui plus que jamais, la génomique procure aux entreprises canadiennes des sciences et des technologies de pointe qui les aident non seulement à résoudre les difficultés auxquelles elles se heurtent, mais aussi à stimuler la croissance économique et à créer des emplois de qualité », a déclaré le ministre des Sciences et de la Technologie, Gary Goodyear.
Depuis 2000, 2 milliards ont été investis dans la recherche génomique au Canada.
Héma-Québec, l’organisme responsable de la collecte et de l’approvisionnement en produits sanguins au Québec, pourrait être une des premières entreprises à bénéficier du nouveau programme. En se servant de la nanotechnologie, l’organisme pourrait développer de nouveaux tests de compatibilité plus rapides et moins chers, d’ici trois ans. Ces tests destinés aux patients qui doivent régulièrement recevoir des transfusions pourraient être prêts en 10 minutes, contre plus de 4 heures actuellement.

La technologie, qui permet de reconnaître une séquence d’ADN dans un échantillon grâce à un biocapteur qui s’allume, a été mise au point par l’équipe de Denis Boudreau, professeur de chimie et membre du Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval, en collaboration avec Mario Leclerc, chercheur à la même institution.
« Une fois mis au point et transféré vers l’industrie, le mode d’emploi serait assez simple, explique Denis Boudreau. Il y a d’autres moyens pour faire ce type de reconnaissance, mais plusieurs méthodes sont plus longues ou plus coûteuses. »
Selon Denis Boudreau, n’importe quel biocapteur apte à reconnaître certaines séquences d’ADN trouvera de nombreuses autres applications dans différents domaines. Il cite comme exemple la détection de mutations génétiques chez l’humain, dans le cas du cancer, ou chez les plantes, dans le cas des organismes génétiquement modifiés (OGMs).
Denis Boudreau salue la mise en œuvre du nouveau programme.
« Génome Canada supporte depuis de nombreuses années la recherche fondamentale en génomique. [Ce programme] vise davantage le transfert des connaissances qui ont été acquises au cours des dernières années vers des applications qui sont plus proches du public. »
Denis Boudreau, professeur de chimie et membre du Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval, s’est entretenu Gilda Salomone sur les possibilités de la génomique et sur sa collaboration avec Héma-Québec.
ÉcoutezQu’est-ce que la génomique?
La génomique, c’est l’étude de l’ensemble du matériel génétique d’un être vivant, qu’il s’agisse d’un humain, d’une plante, d’un animal et, même, d’un virus. Le génome est l’ensemble de l’information héréditaire présente dans chaque cellule de chaque organisme vivant et nécessaire au développement et au fonctionnement de l’organisme. C’est un peu comme le mode d’emploi du fonctionnement des cellules. S’il s’agissait d’un livre, le génome représenterait l’équivalent de 800 dictionnaires. Pourtant, toutes ces informations sont contenues dans le noyau microscopique d’une toute petite cellule !
Notre génome -> Un livre
Nos chromosomes -> Les chapitres du livre
Nos gènes -> Les phrases du livre
Notre ADN -> Les lettres qui forment les mots et les phrases
Une mutation -> Une erreur typographique
Une variante -> Une variation orthographique
Source : Génome Québec
Liens externes:
Génome Canada
Centre d’optique, photonique et laser (COPL) de l’Université Laval
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.