Un examen du cerveau

L'examen d'un cerveau par imagerie (archives)
Photo Credit: iStockphoto

Les agressions sexuelles laissent une trace visible dans nos cerveaux

L’expression « être marqué pour la vie » prend maintenant tout son sens

Selon des chercheurs allemands, américains et canadiens, des changements dans l’architecture du cerveau se produisent chez les enfants victimes de sévices sexuels ou émotionnels. D’après le professeur Jens Pruessner de l’Université McGill à Montréal on peut même mesurer l’importance de la blessure psychologique causée par une agression.

La professeure Christine Heim, de l’Institut de psychologie médicale de l’Hôpital universitaire de la Charité, en Allemagne, et des collègues américains des universités Emory et de Miami ont également participé à cette recherche.

Sur la piste des traces laissées par les agresseurs

Les auteurs de ces travaux publiés dans l’American Journal of Psychiatry se sont intéressés aux cerveaux de 51 femmes adultes victimes de diverses formes de mauvais traitements durant leur enfance. Ces cerveaux ont été analysés à l’aide d’examens d’imagerie par résonance magnétique.

Les chercheurs ont ainsi mesuré spécifiquement l’épaisseur du cortex cérébral de ces femmes, structure responsable du traitement de toutes les sensations.

Ils ont constaté qu’il existe une corrélation entre certaines formes de sévices et l’amincissement du cortex, particulièrement dans les régions du cerveau qui interviennent dans la perception de l’abus ou le traitement de l’information qui y est associé.

D'après le professeur Jens Pruessner de l'Université McGill à Montréal on peut même mesurer l'importance de la blessure psychologique causée par une agression.
D’après le professeur Jens Pruessner de l’Université McGill à Montréal on peut même mesurer l’importance de la blessure psychologique causée par une agression.

Des résultats à se creuser les méninges

Le cortex somatosensoriel dans les régions du cerveau correspondant aux organes génitaux féminins était considérablement plus mince chez les femmes victimes de sévices sexuels pendant l’enfance.

Selon les chercheurs:
Le cortex cérébral des femmes victimes d’abus émotionnels était plus mince dans les régions associées à la conscience de soi et à la régulation émotionnelle. Il existerait ainsi un lien précis entre la plasticité neuronale dépendante de l’expérience et certains problèmes de santé chez l’adulte.
Ces résultats montrent donc que les champs de la représentation corticale sont parfois plus petits à la suite de certaines expériences sensorielles éprouvantes.
L’amincissement de certaines régions du cortex cérébral pourrait résulter de l’activité des circuits inhibiteurs. Cette activité serait en quelque sorte un mécanisme de protection du cerveau qui permet à l’enfant d’occulter l’expérience initiale, mais qui peut entraîner des problèmes de santé plus tard dans la vie.

Le saviez-vous?

En 2009 au Canada :

  • 76 %) des infractions envers les jeunes victimes et 61 % de celles envers les victimes adultes ont été perpétrées dans une résidence privée.
  • La majorité des victimes connaissaient l’auteur présumé, soit 86 % des jeunes victimes et 71 % des victimes adultes.
  • 83 % des victimes étaient de sexe féminin
  • 66 % des victimes avaient moins de 18 ans
  • 52 % était jeunes filles de moins de 18 ans
  • 33 % des infractions sexuelles ont été signalées à la police le jour même.
  • 31 % était des femmes adultes
  • 17 % étaient des victimes masculines
  • 14 % était de jeunes garçons de moins de 18 ans
  • 3 % était des hommes adultes

 

Les auteurs présumés d’infractions sexuelles au Canada sont  principalement de sexe masculin (97 %).
Les auteurs présumés d’infractions sexuelles au Canada sont principalement de sexe masculin (97 %). © Radio-Canada
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