La compagnie Enbridge essaie de minimiser l’impact d’une fuite de pétrole en Alberta
Alors que l’opinion publique canadienne est galvanisée en ce moment par près d’une demi-douzaine de projets de nouveau pipeline pour exporter le pétrole lourd de la province de l’Alberta, les autorités doivent composer avec une seconde fuite majeure en un mois dans le nord de cette province.
La compagnie Enbridge tentait toujours lundi de contenir et de nettoyer un déversement de pétrole brut synthétique d’environ 5 000 litres survenu ce week-end dans un milieu humide et un petit lac situés dans le nord de la province tout près de la ville de Fort McMurray.
L’entreprise a fermé d’autres pipelines dans la région par mesure de sécurité, dont les oléoducs Athabasca et Waupisoo.
C’est la faute des inondations
La fuite s’est produite alors que la province est aux prises avec d’importantes inondations, notamment à Calgary, où se trouve le siège social d’Enbridge.
L’entreprise avait déclaré dans sa première évaluation de la situation que les pluies torrentielles inhabituelles pouvaient avoir fait bouger le sol et endommagé le pipeline à l’origine du déversement, qui fait partie du réseau d’Athabasca.
Enbridge a fermé l’oléoduc 37 après qu’une fuite eut été découverte tôt samedi près de son terminal de Cheecham, à 70 kilomètres au sud-est de Fort McMurray, la capitale albertaine de l’industrie des sables bitumineux.
L’Alberta Energy Regulator (AES), l’organisme provincial de régulation en matière d’énergie, avait annoncé dimanche qu’il travaillait à régler le problème, mais n’avait pas confirmé le renseignement fourni par la société selon lequel entre 500 et 750 barils de pétrole avaient été déversés.
L’AES et Enbridge ont installé des dispositifs pour dissuader les animaux de s’aventurer dans la zone touchée et embauché des consultants en environnement afin de prélever des échantillons d’eau et surveiller l’impact de la fuite sur la faune.
Ils ont indiqué qu’aucun effet négatif sur la population animale n’avait été observé dimanche.
Fuite d’eau salée
L’entreprise Pennwest Exploration a par ailleurs annoncé dimanche qu’entre 400 000 et 600 000 litres d’eau salée usée auraient également fui de l’oléoduc, ce qui inquiète particulièrement les populations autochtones.
« Nous craignons les impacts sur les sources d’eau potable, ainsi que les dégâts causés à la vie animale », a déclaré Billy Joe Laboucan, chef des Cris de Lubicon Lake. « Particulièrement s’il s’agit d’une région marécageuse. Il est très difficile de tout nettoyer. On dirait que l’endroit absorbe (les substances toxiques). »
Le ministère de l’Environnement a annoncé lundi qu’une région humide de deux hectares entre autres formée de marais avait été affectée.
Selon Pennwest, toutefois, aucun cours d’eau n’a été touché.
Personne de l’entreprise n’était disponible lundi. Le siège social de la compagnie est situé au centre-ville de Calgary, encore largement déserté en raison des inondations
Le déversement a eu lieu à environ 20 kilomètres de la communauté autochtone de Little Buffalo. L’endroit est régulièrement utilisé par les habitants locaux pour la chasse et le piégeage.
Au dire du chef Laboucan, il est toujours possible de constater les effets d’une fuite survenue en 2011 à partir d’un oléoduc de Plains Midstream. Quelque 4,5 millions de litres de pétrole s’étaient alors répandus dans un terrain du même genre.
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