Des Égyptiens du Canada disent à Morsi: dégage!

Le mouvement de protestation qui agite l’Égypte trouve écho jusqu’au Canada. À Montréal plus de 500 manifestants se sont réunis dimanche devant le consulat général d’Égypte pour demander la démission de l’actuel président égyptien, Mohamed Morsi. Des marches ont aussi été organisées dans d’autres villes canadiennes, dont Toronto et Calgary.

Ces Canadiens d’origine égyptienne veulent ainsi joindre leurs voix aux milliers d’Égyptiens qui exigent le départ de Mohamed Morsi, un an après son arrivée au pouvoir. Les adversaires du président islamiste dénoncent une dérive autoritaire de son pouvoir et une mainmise des Frères musulmans sur le pays. La tension actuelle dans le pays a amené le Canada a fermé son ambassade jusqu’à nouvel ordre.

L’armée égyptienne a pris position lundi pour signifier qu’elle interviendrait si les revendications du peuple n’étaient pas satisfaites dans un délai de 48 heures, au lendemain des manifestations massives de dimanche. Cette annonce a été accueillie par une explosion de joie des manifestants anti-Morsi rassemblés place Tahrir au Caire, qui estiment que l’armée pousse ainsi le président vers la sortie.

Lilianne Issa, Canadienne d’origine égyptienne, est une des organisatrices de la manifestation qui s’est tenue dimanche à Montréal. Elle explique à Adrien Lachance ce qui motive des Égyptiens du Canada et d’Égypte à exiger le départ du président Morsi.

Écoutez

ElBaradei président?

L’opposition égyptienne a annoncé mardi qu’elle désignait Mohammed ElBaradei, ancien chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), pour la représenter et préparer une transition politique.

Le «Front du 30 juin», qui rassemble les plus importants partis et mouvements hostiles au président islamiste Mohamed Morsi, a déclaré dans un communiqué que M. ElBaradei serait sa «voix» et était chargé de «préparer un scénario» en vue de mettre en oeuvre une «transition politique».

L’armée

L’influente armée égyptienne, pressée par l’opposition de l’aider à chasser le président islamiste Mohamed Morsi, apparaît en position d’arbitrage dans la grave crise que traverse le pays. Mais la manière dont elle pourrait agir reste incertaine, selon des analystes.

Le ministre de la Défense et chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, qui a assuré déjà la semaine dernière que l’institution militaire ne laisserait pas le pays partir à la dérive, fait dans ce contexte figure d’homme-clé. L’officier s’était toutefois gardé de prendre ouvertement parti pour un camp ou l’autre, ou de préciser quelle forme pourrait avoir une action de l’armée.

L’armée pourrait jouer un rôle de garant d’un dialogue national pour sortir de l’impasse. Mais si la violence et le chaos s’accélèrent, les militaires pourraient alors intervenir pour mettre fin au conflit civil.

Le degré d’allégeance réelle du général Sissi au président Morsi a fait l’objet au fil des mois de spéculations diverses. A l’origine jugé compatible avec un pouvoir islamiste, il est aujourd’hui souvent présenté comme critique de l’action du président, et soucieux de préserver l’image de l’institution militaire.