Pwen Ibo (point Ibo). Terre cuite, os, bois, tissu. Les pwen possèdent le pouvoir de l’esprit d’un ancêtre ou d’un lwa. Fabriqués par un praticien de la maji, ils offrent une protection aux individus qui les demandent. Ils peuvent être simples ou élaborés comme celui-ci. De nombreux esclaves sont issus du peuple Ibo du Nigéria, et ils étaient reconnus comme étant parmi les plus récalcitrants, préférant souvent le suicide à l’esclavage.
Photo Credit: © MCC/ CMC, Marie-Louise Deruaz

Lwas, oungans, mambos et objets fétiches ensorcellent Ottawa

Mauro Peressini, est conservateur de l’exposition du sud-ouest de l’Europe et de l’Amérique latine pour le Musée canadien des civilisations. Nous l’avons joint à Ottawa.

Écoutez

Plus de 400 objets vaudouesques sont présentement exposés au Musée canadien des civilisations d’Ottawa. La plupart ont appartenu à Marianne Lehmann, une Suisse qui s’est établie à Port-au-Prince et qui est toujours avec nous. Sa collection personnelle qui contient près de 3 000 objets, est reconnue par l’UNESCO.

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La bouteille pailletée, qu’on retrouve sur les pe, est l’un des éléments les plus communs du rituel vodou. Elle porte les couleurs du lwa que l’on sert ou invoque et est utilisée pour lui offrir des libations. Le contenu qu’on répand par terre ou sur l’autel dépend des préférences de ce lwa : vin, rhum, kleren (clairin, rhum brut tel qu’il sort de l’alambic) ou une autre boisson. © MCC/ CMC, Marie-Louise Deruaz

Briser les mythes, faire tomber nos illusions, pénétrer l’univers, les pratiques et les croyances associés au vaudou, voilà ce que nous offre le Musée canadien des civilisations d’Ottawa par le truchement de cette magnifique exposition inaugurée en novembre 2012, et qui tient l’affiche jusqu’en février 2014.

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Bawon Lakwa / Bawon Simityè
(Baron La Croix / Baron Cimetière)
BétonLe Bawon Lakwa, le Bawon Simityè et
le Bawon Samdi (Baron Samedi) sont les
pères des Gede et forment une triade
de lwa (esprits). Ils sont parfois considérés
comme trois aspects d’un même esprit.
Mi-chair, mi-squelette, le personnage
présenté ici exprime bien le lien indissoluble
entre la vie et la mort.
© MEG, Johnathan Watts

Une exposition fascinante, qui nous en apprend sur les cultes vaudous, mais qui nous permet aussi d’admirer l’art vaudouesque dont les traces imprègnent aujourd’hui encore, l’ensemble de culture populaire d’Haïti et notamment dans les domaines de la peinture, de la danse, et la culture orale du pays.

Une exposition qui se veut aussi un prétexte pour partir à la découverte de l’histoire d’un pays, car comprendre le vaudou c’est comprendre la rencontre qui a eue lieu entre les Indiens, les esclaves noirs et les colons catholiques d’Haïti.

Cette exposition est le fruit d’une collaboration entre le Musée des civilisations et la Fondation pour la préservation, la valorisation et la production d’œuvres culturelles haïtiennes, en partenariat avec le Musée d’ethnographie de Genève (Suisse) et le Tropenmuseum (Pays-Bas).

Une version itinérante de l’exposition sera aussi offerte aux établissements muséaux canadiens et américains par l’entremise du Service des expositions itinérantes du Musée.

 

 

 

 

 

Vidéo avec Marianne Lehmann

Catégories : Arts et divertissements, Société
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