Un mouvement international de protestation se met en branle contre la nouvelle loi anti «propagande» homosexuelle adoptée en Russie. Ce mouvement aura-t-il un impact sur la tenue des Jeux olympiques d’hiver qui doivent se tenir à Sotchi en février 2014? La question se pose de plus en plus.
Pour le Conseil québécois des personnes LGBT (lesbiennes, gaies, bisexuelles et trans), il s’agit essentiellement d’une question de respect des droits de la personne. Le monde resterait-il indifférent si la loi adoptée en Russie ciblait par exemple les personnes de race noire demande le Conseil?
Steve Foster est directeur général de l’organisme. Il précise à Adrien Lachance la nature de la mobilisation du Conseil face à la loi adoptée en Russie, avec un rappel d’abord de ce que prévoit cette loi.
ÉcoutezLa loi anti « propagande » homosexuelle
La loi russe prévoit que celui ou celle qui se livrera à de la «propagande des relations sexuelles non traditionnelles devant mineur», donc quiconque parlera d’homosexualité, devra payer une amende allant de 4000 à 5000 roubles, soit entre 135 et 170 dollars canadiens.
La loi s’applique aussi aux citoyens de l’étranger qui se rendent en Russie. Parler d’homosexualité en public pourrait leur valoir quinze jours de prison et l’expulsion pure et simple.
Avec cette loi, adoptée à la quasi-unanimité par les députés le 11 juin, la Russie se retrouve de plus en plus en porte-à-faux avec les autres pays occidentaux, dont le Canada, où le mariage entre conjoints de même sexe est aujourd’hui permis. Dans ce pays l’homosexualité était encore considérée comme un crime jusqu’en 1993 et comme une maladie mentale jusqu’en 1999.
Le président Vladir Poutine, qui a promulgué la loi, semble par contre en phase avec la population russe. En effet, selon un sondage de l’institut Vtsiom publié en juin, 88% des Russes soutiennent l’interdiction de la «propagande» homosexuelle. Et 54% d’entre eux pensent qu’il faut punir l’homosexualité.

Mobilisation

Le Conseil québécois LGBT a déjà interpellé le ministre canadien des affaires étrangères, John Baird à ce sujet. Il prévoit aussi lui écrire de façon officielle. Le Conseil veut savoir comment le ministre entend protéger les athlètes LGBT et ceux qui défendent leurs droits à Sotchi. Une pétition a également été mise en ligne.
Pour autant le Conseil n’appelle pas aujourd’hui au boycottage des JO de Sotchi, par respect dit-on pour les efforts et le temps consacrés par les athlètes depuis des années. Mais il entend s’associer au mouvement international de sensibilisation qui prend de l’ampleur. Ce mouvement peut-il mener éventuellement à un boycottage des JO? L’avenir nous le dira.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.