Il y a un an, le gouvernement fédéral mettait fin au monopole de la Commission canadienne du blé (CCB), ce qui a permis aux fermiers de l’Ouest de commercialiser et de vendre eux-mêmes leur blé et leur orge.
Ce changement est survenu à la suite de l’adoption d’une loi autorisant les producteurs à vendre leur grain au moment qui leur convient le mieux, peu importe la méthode, sans avoir à passer par l’entremise de la Commission.
Pendant plus de 70 ans, les agriculteurs ont dû vendre leur grain à la CCB, qui s’occupait par la suite de l’exporter vers les marchés internationaux.
La fin du monopole a été accueillie avec une certaine controverse, les personnes en faveur de l’agence publique de commercialisation faisant valoir que les producteurs étaient protégés contre la vente à perte lorsque les marchés étaient en baisse.
Le premier ministre du Canada, Stephen Harper, avait célébré la fin du monopole de la CCB sur une ferme céréalière à Kindersley en Saskatchewan, en mentionnant que ce changement devrait permettre au secteur d’évoluer et d’atteindre son plein potentiel.

La CCB existe toujours aujourd’hui et il est possible pour les producteurs, de continuer à faire appel à ses services pour assurer la commercialisation de leur blé ou de leur orge. L’agence est toutefois soumise aux lois du marché et elle fait désormais face à la concurrence.
En 2012, les exploitations agricoles ont enregistré la plus grande récolte en trois ans et un niveau record de revenus.
« Ce n’est pas à cause du départ de la Commission canadienne du blé ou quoi que ce soit, c’est juste la façon dont le marché se comporte », fait valoir Ed Bespalko, un producteur biologique de la région de Fort Qu’Appelle en Saskatchewan.
Ed Bespalko soutient que la fin du monopole de l’agence a créé de l’incertitude chez lui. Lorsqu’il transigeait avec la CCB, il était en mesure d’obtenir une estimation du prix qu’il recevrait pour son blé pendant l’année, soutient le producteur. Maintenant, Ed Bespalko doit vendre son blé sur le marché privé et les prix changent constamment.
David Jeanneau, un fermier de Prud’homme près de Saskatoon, souligne de son côté qu’il a à peine remarqué un changement depuis la fin du monopole de la Commission. Il se dit simplement satisfait de pouvoir vendre et commercialiser lui-même son grain, quand il le veut.
« Ça n’a rien changé. On produit autant de blé que l’année dernière, peut-être même un peu plus, mais on a plus de flexibilité pour vendre notre grain. On est capable de le garder autant qu’on veut », précise-t-il.
Encore des divisions un an après
Sur le plan politique, le débat continue. L’Alliance de la Commission canadienne du blé souligne que les agriculteurs ne reçoivent plus autant d’argent pour la qualité supérieure de leur blé. L’organisme affirme que des clients au Japon et en Chine se sont même plaints de la qualité des grains cette année.
Le ministre fédéral de l’Agriculture Gerry Ritz réplique qu’il n’a pas été informé de ses plaintes, tout en soulignant que les commandes de ces deux pays sont fortement à la hausse.
RCI avec Radio-Canada
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