Un bateau de pêche au homard au Maine
Photo Credit: Nicholas Steinbach

Pêche au homard : l’état du Maine souhaite une saison moins mouvementée au Nouveau-Brunswick

Des intervenants de l’industrie du homard dans l’État du Maine espèrent que la crise qui a entraîné le blocage de livraisons au Nouveau-Brunswick en 2012, dans l’Est du Canada, ne se répétera pas cet été.

Il y a un an, les pêcheurs du Maine débarquaient les plus importantes quantités de homard de leur histoire : 126 millions de livres, soit le double de ce qui a été pêché il y a cinq ans, et pratiquement autant que la quantité totale débarquée dans les quatre provinces atlantiques.

Cette pêche miraculeuse était désastreuse pour les pêcheurs de l’Atlantique. La majorité du homard américain est transformé au Nouveau-Brunswick. Le homard du Maine a inondé les usines de transformation, entraînant la saturation du marché et la baisse du prix.

Des pêcheurs du Nouveau-Brunswick en colère ont alors bloqué les camions provenant du Maine, accusant les usines de s’approvisionner avec du homard à bas prix venant d’un autre pays au lieu de privilégier le homard local.

L’année dernière était exceptionnelle, selon Jim Dow, pêcheur de homard du Maine. Selon lui, la température élevée de l’eau en 2012 a fait en sorte que les pêcheurs du Maine ont débarqué plus de homard, beaucoup plus tôt que d’habitude.

Cette année, ajoute Jim Dow, les pêcheurs du Maine vont capturer autant de homard, mais sur une plus longue période. Il a lui-même déjà débarqué 30 000 livres de homard, soit autant que l’année dernière à la même date.

Il ne devrait pas y avoir autant de surplus dans les usines du Nouveau-Brunswick cet été, mais le fond du problème reste entier; car la ressource reste abondante.

Du côté canadien, les quantités de homards augmentent de façon constante. On est passé de 107 millions à 142 millions de livres de homard de 2007 à 2012. La croissance au Maine est beaucoup plus spectaculaire. On y a doublé les quantités de homard pêchées, qui sont passées de 63 millions de livres à 126 millions de livres.

« Je crois qu’il y a une grosse chance qu’on aura le même problème cette année que l’an dernier, c’est-à-dire qu’une surabondance va créer des problèmes au niveau de transformer du homard, de trouver des marchés qui acceptent notre homard. »— John Nicolaï, spécialiste du homard et de l’industrie aux États-Unis

L’offre va donc continuer à surpasser la demande. Par conséquent, les pêcheurs pourraient voir les prix baisser encore plus.

Le homard a perdu pratiquement la moitié de sa valeur en six ans au Maine. Le prix de la livre de homard est passé de 4,39 $ à 2,63 $, de 2007 à 2013. Du côté canadien, le prix, au printemps, est passé de 4,50 $ à 3 $.

Des deux côtés de la frontière, les pêcheurs connaissent une abondance de homards et des prix bas. C’est la raison pour laquelle les pêcheurs du Maine appellent aujourd’hui à la collaboration entre les deux groupes plutôt qu’à l’affrontement.

« Il n’y a aucun moyen qu’on puisse séparer le Maine du Canada et le Canada du Maine. Il faut qu’on puisse travailler ensemble. Plus jamais de crise comme l’an dernier. Ça, c’est que du négatif. Il n’y a rien de positif qui est sorti de ça. »— John Nicolaï, spécialiste du homard et de l’industrie aux États-Unis

D’après un reportage de Nicolas Steinbach du Téléjournal Atlantique.

Catégories : Économie, International
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