L’oléoduc « Énergie Est » sera profitable pour la côte est, soutient Stephen Harper et vital pour la sécurité énergétique de tout le Canada.
Le premier ministre du Canada Stephen Harper a repris jeudi l’argument de la pétrolière TransCanada selon lequel la construction d’un nouvel oléoduc ouest-est serait vitale pour l’ouest du pays qui possède les plus grandes réserves de pétrole lourd issu des sables bitumineux et qui veut exporter cette richesse vers les marchés mondiaux. Il s’agit aussi selon le premier ministre du Canada globalement d’assurer la sécurité énergétique de tout le Canada.
Le premier ministre Harper se garde cependant d’approuver officiellement le projet, sous prétexte qu’il doit toujours faire l’objet de processus d’évaluation indépendants des gouvernements.
Deuxième fois en sept jours
C’est la deuxième manifestation d’appuis de Stephen Harper à ce projet annoncé par la compagnie Trans-Canada il y a un peu plus d’une semaine.
« C’est important pour nous de vendre nos produits énergétiques. Et je pense que c’est une bonne idée d’avoir des solutions pancanadiennes qui vont créer des emplois et qui vont assurer la sécurité énergétique pour tout le pays », faisait-il valoir la semaine dernière à Québec.

L’Est du Canada au service du pétrole noir de l’Alberta?
Des spécialistes émettent des doutes sérieux sur l’importance réelle des retombées économiques d’un nouveau pipeline pour l’est du Canada. Ce serait selon certains un mirage et le véritable objectif économique est d’envoyer le pétrole brut albertain vers le port en eau profonde de Saint-Jean, et lui donner accès à des marchés beaucoup plus lucratifs à l’étranger.
Le coût estimé du projet est de 12 milliards de dollars. La capacité projetée de l’oléoduc est énorme. Ce serait l’un des plus gros au monde : environ 1,1 million de barils par jour. Mise en service : 2017-2018.
Mais les Canadiens sont-ils prêts à assumer de nouveaux risques et dangers?
Écoutez notre reportage :
Un mois après la pire tragédie ferroviaire canadienne : un projet de pipeline qui réduirait les risques
Le saviez-vous?
Le Canada cherche à contredire l’Union européenne dans le dossier du pétrole bitumineux canadien
- Le gouvernement Harper tente de se procurer de nouvelles munitions contre la directive européenne sur les carburants, défavorable aux sables bitumineux, en s’en prenant à la crédibilité de l’étude qui la sous-tend.
- Mais cette remise en question de la validité scientifique de la recherche européenne en fait sourciller quelques-uns.
- L’Europe a accordé une « valeur d’intensité » en gaz à effet de serre (GES) au pétrole issu des sables bitumineux de 22 % supérieure à celle des bruts ordinaires.
- Cela rend le pétrole albertain moins attrayant sur le marché européen, puisque catégorisé comme plus polluant.
- Le gouvernement canadien vient donc de lancer un appel d’offres afin de trouver une entreprise qui réalisera une nouvelle étude scientifique sur la pollution émise réellement par le pétrole brut. Le soumissionnaire devra notamment passer en revue et contredire les résultats de l’étude européenne.
- La visite de Stephen Harper au Nouveau-Brunswick survient une semaine après que TransCanada eut annoncé un projet d’oléoduc qui permettrait de transporter le pétrole brut de l’Alberta vers les raffineries du Québec et du Nouveau-Brunswick.

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