Le BlackBerry Z10

Le BlackBerry Z10
Photo Credit: PC / AP Photo/Nathan Denette

BlackBerry serait-elle à vendre?

La multinationale BlackBerry TSX:BB, basée dans la province de l’Ontario, a lancé un examen de ses « options stratégiques » qui pourraient inclure la vente de la compagnie.

L’action du fabricant de téléphones intelligents et de tablettes électroniques était en hausse d’un peu plus de 5 % à l’ouverture de la Bourse de Toronto lundi matin, après l’annonce de ce nouveau plan de restructuration.

Dans un communiqué, BlackBerry, dont le siège social est situé à Waterloo en Ontario, indique que son conseil d’administration a formé un comité extraordinaire, qui inclut notamment son PDG, pour « accroître sa valeur et sa grosseur afin d’accélérer le déploiement du Blackerry 10 (son nouveau téléphone intelligent) ».

« Compte tenu de l’importance et de la force de notre technologie ainsi que l’évolution de notre industrie et de la concurrence, nous pensons que le moment est venu d’analyser les options stratégiques qui s’offrent à nous.  »— Timothy Dattels, président du comité extraordinaire

Options envisagées :

  • Coentreprises
  • Partenariats ou alliances
  • Vente
  • Autres transactions

BlackBerry annonce également que Prem Watsa, le président de Fairfax Financial, qui est le principal actionnaire de la compagnie, quitte son conseil d’administration.

M. Watsa explique que la recherche de nouvelles options lancée par BlackBerry pourrait le placer dans une situation de conflit d’intérêts. Il s’était joint au conseil d’administration en 2012 dans le cadre des efforts de revitalisation de la multinationale ontarienne.

Il a ajouté que Fairfax n’avait « aucune intention actuellement » de vendre ses actions BlackBerry.

BlackBerry lance son processus de repositionnement alors que des rumeurs circulent quant à sa possible sortie de la bourse. Ces rumeurs avaient d’ailleurs fait grimper l’action de BlackBerry en bourse vendredi dernier.

Qui voudrait acheter BlackBerry ?

L’étoile BlackBerry a énormément pâli depuis 2007 avec l’arrivée du iPhone d’Apple sur le marché. Depuis, le cours de son action s’est effondré, passant de plus de 200 dollars à environ 10 dollars lundi.

Au niveau mondial, BlackBerry ne détient plus que 3 % du marché des téléphones intelligents, dominé par Google avec son système d’exploitation Android que l’on retrouve dans les appareils produits par Samsung et Lenovo.

« La question est de savoir qui voudrait acheter BlackBerry », a estimé Joe Rundle responsable de marché chez ETX Capital. « Des ventes difficiles, l’échec stratégique et des produits peu attractifs signifient que l’acquisition de BlackBerry pourrait être fatal à l’un de ses rivaux », a-t-il ajouté.

« Cela va être difficile » de vendre, a aussi reconnu Ian Lee, professeur à l’école de commerce Sprott d’Ottawa, qui estime que seul Microsoft pourrait éventuellement trouver un intérêt commercial à acquérir le fabricant canadien.

Pour Joe Rundle, le réseau social Facebook, qui cherche à se lancer dans le domaine du téléphone intelligent, ou encore le site de commerce Amazon, qui souhaite élargir le marché de sa liseuse Kindle, pourraient aussi se manifester auprès du comité de restructuration.

Le Wall Street Journal évoque aussi la possibiilité de voir les firmes asiatiques Samsung et Lenovo se manifester mais rappelle que le gouvernement canadien examinera minutieusement la transaction et pourrait l’empêcher.

La vente de BlackBerry n’est pas forcément impossible et « c’est une option intéressante qui doit permettre à BlackBerry de se réinventer à l’abri de la pression du marché boursier », a estimé Carl Simard, patron du cabinet de gestion de portefeuille stratégique Medici. Selon M. Simard, BlackBerry pourrait se vendre à un peu plus de 4 milliards de dollars.

Enfin, selon Louis Hébert, professeur à HEC Montréal, un telle vente n’aurait pas beaucoup d’incidences auprès des actionnaires mais risque d’avoir d’importantes conséquences sur le personnel de l’entreprise.

Selon lui, des mises à pied importantes sont à prévoir au siège social de la compagnie en Ontario.

RCI avec Radio-Canada, Agence France-Presse, Associated Press et Reuters

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