Prison

Des gardiens dénoncent les prisons surpeuplées au Canada

L’occupation double des cellules est un des signes de surpopulation carcérale

Les agents correctionnels du Canada exhortent le gouvernement canadien à agir pour freiner le surpeuplement des milieux carcéraux. Ils considèrent que le gouvernement du premier ministre Stephen Harper fait la sourde oreille devant leurs requêtes.

Réunis à Calgary dans l’ouest du Canada des agents correctionnels de partout au pays expriment leurs préoccupations quant à « la ligne dure » promue par les conservateurs en matière de criminalité.

Ces nouvelles politiques fédérales « font la vie dure » aux agents correctionnels, indique le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Pierre Malette.

Les inquiétudes des agents sont les mêmes dans toutes les provinces, selon M. Malette. La surpopulation des pénitenciers, l’occupation double des détenus par cellule, l’augmentation de la violence, et l’efficacité de programme de réhabilitation des détenus inquiètent.

Le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Pierre Malette.
Le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Pierre Malette. © csn.qc.ca

Manque de dialogue et absence de consultation

M. Malette déplore aussi le dialogue unidirectionnel entre son organisation et le gouvernement. Depuis deux ans, le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, n’a accordé qu’un entretien d’à peine 10 minutes au syndicat : « On nous réfère toujours à ses attachés politiques, mais malheureusement, c’est (M. Toews) le ministre au final », lance-t-il.

En avril dernier, l’annonce de la fermeture de trois établissements (le pénitencier de Kingston et le Centre régional de traitement en Ontario, puis l’établissement Leclerc au Québec) a eu l’effet d’une bombe chez les employés.

« Ça a été un effet-surprise. Il n’y a jamais eu de consultations auprès de qui que ce soit, auprès des intervenants de première ligne ou du syndicat sur quels seraient les impacts de ces décisions-là », souligne M. Malette. Il dénonce le manque de cohérence des conservateurs qui tentent de contenir plus de détenus dans moins de prisons.

Ces compressions réduiront la capacité des prisons de 1000 cellules, prévient-il. « Avec ce qu’on vit déjà dans les autres établissements, je peux vous dire que ça cause des problèmes ».

La vie l’une des plus grande prisons du Canada

Un peu d’histoire…
Les prisons au Canada sous le régime français

  • En Nouvelle-France, la prison n’était pas comme aujourd’hui un lieu où les criminels allaient expier leurs crimes, mais plutôt un endroit où l’on pouvait en sûreté garder les inculpés en attendant qu’ils puissent subir leur procès ou recevoir leur châtiment.1
  • La prison, comme châtiment, est donc une invention récente. Pendant longtemps, en fait jusqu’au XIXe siècle, les condamnés étaient exécutés, torturés, exilés ou humiliés en public. Les prisons, plus précisément les cachots, n’étaient qu’une étape avant le jugement.
  • Les prisons au Canada sous le régime français étaient insalubres. À ce sujet le procureur général du roi déclarait, en 1686, que « les Cachots des prisons » de la ville de Québec sont à ce point incommodes par l’extrême humidité qui s’exhale des murs, et des mauvaises maladies qui s’y contractent qu’il n’est pas possible que les prisonniers y puissent résister.
  • En hiver, les conditions étaient encore plus pénibles, car les prisonniers devaient en plus combattre le froid, puisque les cachots n’étaient pas chauffés. Il fallut même quelquefois, comme couper les pieds de certains prisonniers parce que la gangrène les avait atteints
Catégories : Politique, Société
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