Jacques Parizeau lors d'un discours samedi dernier.

Jacques Parizeau lors d'un discours samedi dernier.
Photo Credit: Radio-Canada

Un ex-premier ministre québécois juge que la Charte des valeurs fait fausse route

Jacques Parizeau se livre dans un article d’opinion dans Le Journal de Montréal

L’ancien premier ministre québécois Jacques Parizeau a dirigé le Québec sous la bannière du Parti québécois de 1994 à 1996 après avoir longtemps été un ministre des finances.

Dans sa première chronique publiée jeudi dans Le Journal de Montréal, il juge que le projet de Charte des valeurs du gouvernement du parti québécois de Pauline Marois va trop loin en interdisant le port de signes religieux aux employés de l’État.

Le Québec est déjà un monde séculaire

Jacques Parizeau estime que « la séparation de l’Église et de l’État est devenue un fait » depuis la fin des années 1960 et il estime que l’appui populaire actuel à l’interdiction des signes ostentatoires est le reflet d’une peur des Québécois devant « l’islamisme » – une crainte qui s’explique, selon lui, par une « image de violences » souvent associée à cette religion.

Or, selon lui, les Québécois ne sont « ni méchants, ni vindicatifs. Quand on leur dit que des femmes islamiques pourraient maintenant perdre leur emploi au Québec parce que, pour des raisons religieuses, elles ne veulent pas renoncer à leur foulard, les trois quarts d’entre eux (si on en croit les sondages) répondent que non, ce ne serait pas correct. »

Une des quelques milles personnes qui ont manifesté dimanche dernier dans les rue de Montréal contre le projet de la Chartes des valeurs du Québec.
Une des quelques milles personnes qui ont manifesté dimanche dernier dans les rue de Montréal contre le projet de la Chartes des valeurs du Québec. © PC/Peter Mccabe

Le pour.

M. Parizeau se prononce donc pour l’obligation de donner ou recevoir des services publics à visage découvert, ajoutant que « personnellement (il irait) plus loin que ça », laissant entendre qu’il aimerait voir ce principe s’appliquer à l’espace public en général, ce qui est déjà le cas en France.

Le contre.

Jacques Parizeau juge que l’interdiction de porter des symboles religieux ostensibles ne devrait s’appliquer qu’aux personnes occupant des postes d’autorités et dotées d’un pouvoir coercitif comme les policiers, les juges et les avocats. « Je n’irais pas plus loin pour le moment », écrit-il.

M. Parizeau termine sa chronique en plaidant pour le retrait du crucifix de l’Assemblée nationale. « Espérons que, l’été prochain, le président, après avoir consulté discrètement les partis, le fera déplacer ailleurs dans le Parlement, par exemple dans la Galerie des présidents, sur lesquels il a veillé pendant tant d’années, écrit-il. Au retour des vacances, l’affaire devrait avoir cessé

Lisez notre dossier : La charte des valeurs, entre division et inclusion

Débat sur la Charte des Valeurs du Québec (Radio-Canada)
http://www.youtube.com/watch?v=WsDpJy7G4ak

Catégories : International, Politique, Société
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