Après avoir été détenus sans accusation depuis la mi-août, John Greyson et Tarek Loubani ont pu quitter leur lieu de détention mais n’ont pas pu sortir d’Égypte dimanche, selon des responsables de l’aéroport du Caire.
M. Greyson, un réalisateur torontois et professeur à l’Université de York, et M. Loubani, un médecin de London, en Ontario, s’apprêtaient à monter à bord d’un vol à destination de Francfort, en Allemagne, mais y en ont été empêchés après que leurs noms eurent apparu sur une liste d’interdiction publiée par des procureurs, disent les responsables.
Les deux hommes ont pu récupérer leurs bagages et étaient libres de quitter l’aéroport, ont ajouté les responsables, qui se sont exprimés sous le sceau de la confidentialité parce qu’ils n’étaient pas autorisés à informer les journalistes.
La soeur de M. Greyson, Cecilia, a déclaré à l’Associated Press que des responsables consulaires canadiens étaient aux prises avec ce qu’elle a qualifié d’embûche bureaucratique pour que les deux ex-détenus puissent entamer leur voyage de retour vers le Canada.
Selon Cecilia Greyson, les deux hommes qui se trouveraient dans un endroit sécuritaire, ont été surpris lorsqu’un garde a vivement ouvert la porte de leur cellule et les a fait sortir, puisqu’ils n’avaient aucune indication qu’ils seraient libérés.
MM. Greyson et Loubani ont été coincés dans les manifestations entourant la destitution du président égyptien Mohamed Morsi. Ils avaient envisagé se rendre à la bande de Gaza où le docteur Loubani devait enseigner la médecine en salle d’urgence tandis que M. Greyson envisageait de produire un documentaire.
Les deux hommes étaient détenus, sans avoir été formellement accusés, depuis le 16 août après avoir été arrêtés pendant qu’ils observaient une manifestation pro-Morsi au Caire durant laquelle les deux Canadiens disent avoir vu au moins 50 manifestants se faire tuer.
Les deux Canadiens affirment que M. Loubani a répondu à un appel pour un médecin, et avait commencé à soigner des manifestants blessés alors que M. Greyson filmait le tout. Les deux hommes disent avoir été arrêtés et battus après avoir quitté le lieu de la manifestation.
Le ministre canadien des Affaires étrangères John Baird avait mis l’Égypte en garde contre le fait que la détention des deux hommes menaçait sérieusement les relations entre les deux pays.
Selon Cecilia Greyson, la pression accrue et la menace de relations diplomatiques sapées ont facilité la libération des deux hommes.
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