La bonne question…
Cette semaine, nous répondons à La bonne question d’un internaute du Bénin, un tout petit pays qui se trouve sur la côte ouest de l’Afrique.
George Hedgébetan veut savoir comment les Canadiens se procurent leurs plantes et produits naturels médicinaux.
L’affaire l’intéresse à plusieurs niveaux. Il a entendu parler de l’utilisation traditionnelle par les Amérindiens au Canada de divers produits naturels médicinaux. Aussi, dans son propre pays, la médecine autochtone demeure la norme en opposition à la médecine pharmaceutique occidentale.

Attention aux cueillettes dans les champs et le long des routes
La majeure partie de l’approvisionnement mondial en plante médicinale provient de la cueillette dans la nature. C’est le cas de plus de la moitié de toutes plantes médicinales au Canada qui finiront sur les étagères des commerçants.
Toutefois, le succès commercial de certaines plantes peut entraîner la surcueillette. Les plantes qui deviennent populaires d’un point de vue commercial ont tendance à faire l’objet d’une cueillette excessive.
L’ail des bois est un bon exemple de surceuillette qui a mis en péril la survie de l’espèce. L’ail des bois est l’une des plantes médicinales les plus importantes pour les autochtones traditionnellement. À des fins médicinales, les Autochtones utilisaient la plante en décoction pour soigner la toux et le rhume, et utilisaient le jus des bulbes en cataplasme pour soulager la douleur et les démangeaisons causées par les morsures et les piqûres d’insectes. Les Chippewa employaient l’ail des bois bouilli pour faire vomir et les Iroquois le mangeaient comme tonique du printemps et pour débarrasser les enfants des vers intestinaux. Les Cherokee euc l’utilisaient comme laxatif doux.
Cet ail se concentre dans le secteur densément peuplé du sud de l’Ontario et du Québec, où une destruction de l’habitat a eu lieu, car certains fermiers ont tenté de récolter toutes les plantes possibles dans un endroit donné.

Méfiez-vous de certaines herbes médicinales récoltées sur les étagères des commerçants
Les produits de santé naturels sont réglementés au Canada depuis 2004, mais des milliers de produits se retrouvent sur le marché sans avoir été entièrement autorisés.
Or, cette semaine des chercheurs de l’Université de Guelph en Ontario ont alerté les Canadiens par rapport au fait que les étiquettes des produits à base d’herbes médicinales cachent très souvent une partie de la vérité.
Les scientifiques canadiens affirment que les utilisateurs de produits de santé naturels devraient se méfier de la majorité des produits à base d’herbes médicinales disponibles sur le marché qui contiennent des ingrédients qui ne sont pas annoncés sur l’étiquette. Il semble que la plupart des compagnies ont recours à des substituts moins chers et à des agents de remplissage.
- Dans le cadre de leur analyse, les chercheurs ont examiné 44 produits à base d’herbes médicinales offerts par 12 compagnies au Canada.
- Seulement deux de ces entreprises fournissent des produits authentiques, sans substitutifs, contaminants ou agents de remplissage.
- Au total, près de 60 % des échantillons analysés renferme des espèces végétales non annoncées sur l’étiquette.
- 32 % des échantillons contenaient des substituts.
- 20 % des échantillons renfermait des agents de remplissage non déclarés, tel du riz, des fèves de soya et du blé.

MISE EN GARDE – Lisez attentivement
Un produit de millepertuis analysé par les scientifiques ontariens contenait du Senna alexandrina, une plante laxative dont l’usage prolongé peut provoquer des diarrhées chroniques et des dommages au foie. Plusieurs produits à base d’herbes médicinales contenaient du chrysanthème matricaire, une plante qui peut causer un engourdissement de la bouche et provoquer l’apparition d’ulcères. Elle interagit aussi avec des médicaments métabolisés par le foie.
L’auteur principal de cette étude, Steven Newmaster affirme que la contamination et la substitution présentent des risques importants pour la santé, puisqu’on ne connait pas les effets secondaires ou les interactions indésirables avec d’autres plantes ou médicament que pourraient avoir les produits utilisés.

11 plantes extraordinaires dans 4 mètres carrés (Production québécoise indépendante)
Le saviez-vous?
Plantes médicinales pour le bétail et les animaux
- Bien entendu, les humains sont des animaux, alors on ne devrait pas s’étonner du fait que les vétérinaires prescrivent aux animaux des médicaments à base de plantes au moins depuis que les médecins le font pour les humains. Cependant, il semble quelque peu surprenant de constater l’engouement populaire pour l’utilisation de plantes médicinales pour soigner les animaux, comme les humains.
- Il existe maintenant des livres expliquant comment soigner son animal au moyen de produits à base d’herbes disponibles sans ordonnance, et les conférences données par des gens spécialisés dans le domaine connaissent un grand succès. Par conséquent, les intervenants de l’industrie des plantes médicinales seraient sages de garder ce marché spécial à l’esprit. Actuellement, l’utilisation à des fins médicinales d’herbes pour soigner les animaux est régie par Santé Canada.
Chaque semaine, nous répondons à la question d’un internaute sur le Canada dans la rubrique « La bonne question ». Consultez la rubrique de Radio-Canada Internationale
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