Le Canada n’atteindra pas ses cibles de réduction des GES pour 2020
Selon CBC/Radio-Canada qui cite un rapport du gouvernement canadien, le Canada n’atteindra pas ses cibles de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2020 comme le prévoit l’accord de Copenhague signée en 2009.
Le rapport révèle des projections loin des objectifs visés, même avec des scénarios de développement de ressources énergétiques plus vertes notamment comme l’énergie solaire et éolienne.
Même en tenant compte aussi de nouvelles réglementations dans les secteurs pétrolier et gazier – promises depuis longtemps, mais qui se font toujours attendre -, il est peu probable que le Canada puisse atteindre ses objectifs dans les sept prochaines années, selon le document ministériel.
Écoutez notre reportage du 14 mai 2013
L’énergie éolienne canadienne pousse comme de la mauvaise herbe au printemps Écoutez

En 2009, le Canada s’était engagé à réduire ses émissions de 17 % avant 2020
Actuellement, les projections du gouvernement canadien font état d’une production annuelle de gaz à effet de serre de 734 mégatonnes, soit 122 mégatonnes de plus que les cibles que s’était fixées Ottawa conformément au traité international de 2009, précise le rapport du ministère de l’Environnement du Canada.
Le document note toutefois un « progrès significatif ». Les émissions auraient augmenté de 862 mégatonnes si rien n’avait été fait depuis 2005 par les consommateurs, les acteurs de l’industrie et le gouvernement.
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L’accord de Copenhague
- La 15e Conférence des Nations unies sur les changements climatiques, tenue à Copenhague du 7 au 18 décembre 2009, a consacré les désaccords profonds qui divisent la communauté internationale sur la manière de mener une politique concertée de réduction des gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement de la planète.
- L’objectif était clair: conclure un nouveau traité international censé prendre la relève du protocole de Kyoto, qui viendra à échéance le 31 décembre 2012. Ce traité imposait des cibles de réductions chiffrées à 37 pays industrialisés, dont le Canada, de manière à ce que les émissions de GES aient baissé de 5,2 % en 2012, par rapport au niveau de 1990. De nombreux pays ont atteint leurs objectifs, mais pas le Canada.
- La conférence s’est plutôt terminée, dans la nuit du 18 au 19 décembre, après que cinq pays – les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud – eurent conclu une déclaration politique non contraignante en matière de droit international, dans laquelle ils s’engagent à limiter à 2 degrés Celsius la hausse de la température moyenne de la planète par rapport à l’ère préindustrielle.

Une ville canadienne figurerait au palmarès des dix villes les plus polluées au monde
Selon une nouvelle étude de l’Université Irvine, en Californie parue jeudi, la pollution de l’air dans la région industrielle Heartland, au nord-est de la ville d’Edmonton, est aussi importante que celle des grandes villes les plus polluées du monde comme Mexico, Pékin, Tokyo et Houston.
Selon certains rapports précédents, jusqu’à 25 % de tous les gaz à effet de serre canadiens sont générés par la seule province de l’Alberta dans l’Ouest canadien où se trouve plus des trois-quart de toute l’extraction de pétrole du pays.

L’enquête californienne pointe du doigt le secteur pétrochimique
Plusieurs polluants connus pour être cancérigènes ont été repérés lors des prélèvements dans ce secteur rural de Fort Saskatchewan qui abrite une quarantaine de raffineries et autres entreprises du secteur pétrochimique, soutient la chercheuse Isobel Simpson.
« On a cherché presque 80 particules et on en a trouvé 40 dans cette région industrielle. Spécifiquement, on a trouvé des particules de benzène », dit-elle.
Mme Simpson précise que la concentration de ce genre de particules est parfois 6 200 fois supérieure à celle qu’on trouve dans un endroit non exposé aux vents des usines.
La chercheuse et son équipe refusent de faire un lien de cause à effet entre leurs données et les taux de cancer dans la région. Ils croient cependant que la population locale devrait s’inquiéter pour sa santé.
Pollution atmosphérique à Edmonton en Alberta (Edmonton Journal – en anglais)
Réaction du gouvernement de la province de l’Alberta
Le gouvernement albertain conteste les données de l’étude de l’Université Irvine, en brandissant des résultats moins alarmants des prélèvements effectués par le ministère de l’Environnement.
Le chercheur Warren Kindzierski de l’Université de l’Alberta critique lui aussi, non pas les données collectées, mais la conclusion alarmiste de l’étude américaine. Il rappelle que la majorité des recherches « sérieuses » n’adoptent pas ce ton.
L’indépendance du travail de l’équipe d’Isobel Simpson est aussi montrée du doigt, car les chercheurs ont été financés par l’organisme Tides. Ce groupe milite pour la défense de l’environnement et vient aussi en aide aux environnementalistes au Canada.
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