Nouvelle révélation dans le dossier des dépenses inappropriées de certains sénateurs à Ottawa: le premier ministre Stephen Harper affirme maintenant avoir lui-même congédié son ancien chef de cabinet, impliqué dans le scandale.
Nigel Wright a quitté ses fonctions en mai dernier, après qu’il eut révélé avoir fait un chèque personnel de 90 000 $ au sénateur indépendant Mike Duffy, qui faisait alors partie du caucus conservateur. L’argent avait servi à rembourser des allocations perçues injustement et qui pourraient lui valoir une suspension sans salaire de son poste de sénateur.
En entrevue lundi matin sur les ondes d’une radio privée d’Halifax en Nouvelle-Écosse, le premier ministre canadien a révélé avoir congédié M. Wright en mai. Or, jusqu’à présent, Stephen Harper avait toujours affirmé que M. Wright avait remis sa démission de son propre chef et qu’il avait reconnu son erreur.
C’est aussi ce que M. Wright affirmait. « À la lumière de la controverse entourant la façon dont j’ai géré la situation impliquant le sénateur Duffy, le premier ministre a accepté ma démission à titre de chef de cabinet », avait écrit Nigel Wright dans le communiqué annonçant son départ du bureau du premier ministre, le 19 mai dernier.
Questionné à la Chambre des communes, M. Harper avait précisé avoir « accepté la démission » de Nigel Wright. Cinq jours plus tard, le premier ministre avait même admis qu’il aurait « peut-être » dû accepter plus tôt la démission de son bras droit.
Stephen Harper était absent lors de la période des questions à la Chambre des communes lundi. Son caucus a toutefois été bombardé de questions concernant cette révélation.
« Nigel Wright a accepté sa pleine responsabilité, il sait que ce qu’il a fait était inapproprié et qu’il aurait dû en parler au premier ministre », a répété Paul Calandra, le secrétaire parlementaire du premier ministre. « Il ne travaille plus pour le gouvernement. »
Harper dans les médias
Généralement plus discret dans les médias, le premier ministre a une nouvelle fois pris le micro lundi pour rappeler son point de vue en ce qui concerne la possible suspension de trois sénateurs accusés de dépenses inappropriées.
Vendredi, il avait déjà exprimé son soutien à la motion suggérant leur suspension, cette fois-ci sur les ondes d’une radio torontoise. Il a toutefois ajouté qu’il ne se mêlait pas des affaires du Sénat et ne pouvait commenter les discussions que les sénateurs ont à ce sujet.
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Le Parti conservateur du Canada tient un congrès national la fin de semaine prochaine, à Calgary en Alberta. Plusieurs analystes estiment que le premier ministre souhaite mettre un terme à la controverse entourant les dépenses des sénateurs avant la tenue de cette réunion, afin d’éviter les débats sur la question.
RCI avec Radio-Canada
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