Il s’agit de la 11e toile à être remise à la succession du marchand d’art juif montréalais Max Stern.
Le tableau récupéré mardi par l’université Concordia, exécuteur testamentaire de Max Stern, au nom également de l’université McGill de Montréal et de l’université hébraïque de Jérusalem, est une œuvre du peintre allemand Andreas Achenbach (1815-1910), considéré comme le père de l’école paysagiste allemande du XIXe siècle.
Elle faisait partie des tableaux que Stern avait dû vendre en 1937 lors d’une vente aux enchères, organisée par la maison Lempertz de Cologne.
Le tableau devait à nouveau être offert aux enchères à Cologne en mai dernier, cette fois à la maison Van Ham, quand des chercheurs d’une organisation allemande spécialisée dans l’art spolié l’ont reconnu comme une oeuvre de Stern.
Le propriétaire du tableau, un collectionneur privé, a accepté de le remettre à l’université Concordia.
Deux autres oeuvres de Stern ont aussi été retirées des enchères lors de cette vente, mais les collectionneurs ont refusé de les redonner. En Allemagne, ces toiles ne peuvent être saisies par la police, car ceux qui les possèdent restent en droit leurs propriétaires légaux.
Depuis dix ans, Clarence Epstein, historien de l’art et directeur du projet de restitution des oeuvres ayant appartenu à Max Stern, à l’université Concordia de Montréal, se bat pour rendre justice à ce marchand d’art juif allemand, contraint de fermer sa galerie d’art de Dusseldorf en 1937 par les nazis et d’écouler à bas prix plus de 400 tableaux pour pouvoir fuir vers l’Angleterre puis le Canada.
Jusqu’à présent, une quarantaine d’oeuvres ont été repérées et des démarches sont en cours pour tenter de les récupérer.

Max Stern
Le marchand d’art Max Stern (1904-1987) avait été forcé de fermer sa galerie d’art de Düsseldorf sous la période nazie, en 1937, et contraint de céder ou de vendre à des prix dérisoires une grande partie de sa collection.
Après avoir fui vers Londres, il s’est établi à Montréal en 1941, où il a commencé à s’intéresser aux peintres modernes français. Il devient directeur de la Galerie Dominion, avant de s’en porter acquéreur en 1947, s’inscrivant rapidement comme l’un des plus importants marchands et collectionneurs d’oeuvres d’art au pays.
À sa mort, il lègue l’essentiel de ses biens à trois grandes universités, les universités montréalaises Concordia et McGill et l’Université hébraïque de Jérusalem.
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